Le célibat à perpétuité ?

Par Kevin Vaucher

Pour beaucoup, le 14 février sonne avec un seul saint : Valentin ! Mais pas pour le prêtre Canisius Oberson. Pour lui, ce sont Saint Cyrille et saint Méthode – deux évangélisateurs – qui font écho à cette date. Alors à quel saint se vouer ? Comment vivre dans une société où l’amour est omniprésent et les tentations à chaque coin de rue lorsqu’on a juré fidélité au célibat ? La meilleure façon de résister à la tentation ne serait-il pas d’y céder finalement ?

Canisius Oberson est un prêtre neuchâtelois qui s’apprête à traverser son 74e printemps et qui a déjà transité par les paroisses de La Chaux-de-Fonds, Cernier et Saint-Aubin. « Si j’étais allé plus bas, j’aurais fini au fond du lac », plaisante-t-il immédiatement. Si elle ne l’a pas conduit sous l’eau, sa trajectoire de vie est malgré tout originale. « Personne de ma famille n’était dans l’église. Mais j’ai entendu un appel, un jour, quand j’étais petit. Lors de ma communion, j’ai demandé au Seigneur ce qu’il attendait de moi. J’ai développé la réponse intérieure qu’il fallait que je devienne prêtre. »

Il fait «  maison commune  » depuis 1986
C’est simple la vie, vue sous cet angle. Alors que des jeunes se torturent longuement l’esprit sur leur avenir, le choix s’est imposé à lui. Ce gain de réflexion n’a pas été sans concessions pour autant. En choisissant ce métier, Canisius Oberson a dit oui au célibat pour la vie ! Cela ne vous a pas dérangé ? « Oh oui, bien sûr que si. Oui, oui, oui. » Vous avez souvent eu des tentations alors ? « énormément ! La sexualité fait partie intégrante de l’être humain. Mais le plus dur n’est pas le manque de sexualité, c’est l’isolement que le célibat engendre. » Vous avez donc toujours vécu seul ? « Eh bien non. Je dois dire que j’ai eu la chance d’accueillir une maman et ses cinq enfants dans ma cure. C’était en 1986. Après avoir pris conseil, j’ai eu la bonne surprise que l’on me donne un avis favorable à ce regroupement. Aujourd’hui encore, je vis avec cette dame. »

«  Je suis pour le libre choix de chacun    »
Doit-on parler de duo, de binôme, de couple… peut-être ? « Il n’est jamais défendu d’aimer son prochain. On s’organise forcément comme un couple vu que l’on vit sous le même toit. Après, si quelqu’un souhaite placer une caméra de surveillance chez nous pour être sûr de connaître ce qu’il s’y passe, libre à lui. » On va dire que vous avez grand cœur, c’est mieux non ? « Oui mais je suis à l’aise avec cette situation que je ne cache pas. Je vis ce que je vis et les gens pensent ce qu’ils pensent. » Une question demeure après cet échange, êtes-vous pour ou contre le célibat des prêtres ? « Je suis pour le libre choix de chacun car je pense que beaucoup de prêtres souffrent de solitude. Moi, j’ai eu la chance d’avoir cette présence à mes côtés. » Sans lien avec votre cas évidemment, de nombreuses études prétendent que 50 % des prêtres ne respectent pas leur célibat. Je crois que c’est une belle conclusion pour un 14 février…

 

Église et célibat, un mariage de raison ?

Selon Canisius Oberson, « l’obligation de célibat s’est vraiment mise en place au XIIe siècle. Pour être honnête avec l’histoire, il faut dire que l’idée d’un prêtre marié faisait un peu peur à l’église. Le célibat permet de garder l’héritage au sein de « la famille religieuse » sans risque que tout ou partie soit donné à une épouse. Et puis, il y a aussi la nécessité de disponibilité totale du prêtre à la communauté chrétienne.» Un amour sans partage ?

Avec la bénédiction de la « lumière divine », le prêtre Canisius Oberson lève le voile sur quelques mystères
qui entourent son métier ! (photo kwa)
Avec la bénédiction de la « lumière divine », le prêtre Canisius Oberson lève le voile sur quelques mystères qui entourent son métier ! (photo kwa)

Église et célibat, un mariage de raison ?

Selon Canisius Oberson, « l’obligation de célibat s’est vraiment mise en place au XIIe siècle. Pour être honnête avec l’histoire, il faut dire que l’idée d’un prêtre marié faisait un peu peur à l’église. Le célibat permet de garder l’héritage au sein de « la famille religieuse » sans risque que tout ou partie soit donné à une épouse. Et puis, il y a aussi la nécessité de disponibilité totale du prêtre à la communauté chrétienne.» Un amour sans partage ?

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