Vertige géopolitique mondial
Séisme mondial et tectonique des plaques : les crises se succèdent à un rythme effréné ! Avec la menace perpétuelle de répliques sismiques. Trois mois après la chute de Bachar Al-Assad, le cauchemar ressurgit dans les ténèbres de Tartous et de Lattaquié. La minorité alaouite, mais aussi la communauté chrétienne, jugées proches de l’ancien président syrien, ont été victimes de tortures et d’exactions. Les images sont insoutenables. Des femmes et des enfants massacrés par des combattants du djihad. L’observatoire syrien des droits de l’homme dénombre au moins 1300 victimes. En quête de respectabilité internationale, le nouveau maître de Damas appelle à l’unité nationale, apparemment dépassé par ses alliés les plus radicaux. Faut-il s’en étonner ?
La tectonique des plaques gagne elle aussi le continent européen. Sidéré par l’humiliation subie par Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche et la soudaine prise de conscience de la naissance d’un nouvel ordre mondial. Renversement d’alliance et accélération brutale du cours de l’histoire. Délaissé par son allié américain, l’Union européenne adopte un plan commun pour investir 800 milliards d’euros dans l’armement. Dans un discours au ton martial, Emmanuel Macron prépare son opinion publique à la guerre. Donald Trump, que beaucoup s’obstinent encore à qualifier d’imprévisible, met finalement en œuvre ce qu’il dit depuis des mois. Prendre ses distances avec l’Otan et l’Europe. Mettre fin à la guerre et cesser son aide à un dirigeant qu’il surnomme le « clown cocaïnomane ».
Dans ce chaos géopolitique mondial, la diplomatie suisse navigue à vue. Déchirée par le dilemme de choisir entre l’Europe et l’Amérique de Trump, elle observe le théâtre du monde, entre attentisme et prudence, dans un silence devenu assourdissant.
