« Le bras de fer n’est pas une activité de bar ! »

Par Augustin Pelot

Vous l’ignorez sans doute mais les Montagnes neuchâteloises brillent dans un sport bien insolite : le bras de fer ! Le club local compte deux grands champions : Nolan Koller et Soraya Martin, respectivement deuxième et troisième dans leur catégorie lors du plus grand tournoi international organisé en 2024.

Soraya Martin, championne locale de bras de fer, a découvert ce sport grâce aux parents de son copain qui le pratiquaient dans les années 1990. Il y a un peu moins d’un an, ils ont décidé de créer le club Bras de fer NE, basé au Locle. Ils étaient 5 au départ. Désormais, l’association sportive compte 30 membres dans ses rangs dont un vétéran de 64 ans. Deux de ses athlètes, Soraya Martin et Nolan Koller, ont été récompensés du mérite sportif chaux-de-fonnier. « Ça fait plaisir d’avoir de la reconnaissance pour notre sport. Je ne m’y attendais pas du tout et j’ai été très heureuse d’avoir été appelée sur scène », réagit la première nommée.

« Casser le poignet », parfois ça ne suffit pas !
Soraya a gagné ce trophée grâce à son excellente troisième place en catégorie junior à la Babaev’s cup, tournoi international avec 250 participants et 25 pays représentés. Plus récemment, l’employée de commerce est montée sur la troisième marche du podium lors des championnats suisses à Courgenay. Une fierté ternie par une petite déception toutefois : « J’ai affronté une fille plus lourde que moi mais dans la même catégorie. J’avais de la peine à prendre le dessus mais j’ai réussi à lui casser le poignet (réd : technique de bras de fer). Mais finalement, je ne l’ai pas eue, c’était vraiment frustrant. » Son prochain rendez-vous sera à La Sagne, le 3 mai, pour une initiation publique au bras de fer.

Un effort explosif de 2 à 20 secondes
Pour les personnes qui hésiteraient à se lancer dans ce sport, « il ne faut pas avoir peur de se casser quelque chose parce que c’est assez rare. Ce n’est pas un sport de bar, c’est vraiment un sport à part entière. Bien que ce soit un effort de deux secondes pour les personnes explosives et compétitives, ça vaut vraiment la peine je trouve. C’est un sport très explosif car la durée des matches varie entre 2 et 20 secondes », ajuste la Chaux-de-Fonnière de 22 ans. La discipline possède des règles et un équipement spécifique. L’équipement consiste en une table d’un mètre de hauteur, deux winpads (coussin de victoire), deux coussins pour poser ses coudes et deux poignées de maintien de 15 centimètres. Pour gagner, il faut faire toucher le bras de l’adversaire sur le winpad.

En quoi consiste l’entraînement ?
Les règles sont très strictes : « Si nous faisons deux fautes, soit un lever de coude soit un lâcher de poignée de maintien, nous perdons le duel. Et au bout de 2 matches perdus, c’est l’élimination définitive de notre catégorie », explique Soraya Martin, ferriste depuis une année. C’est l’arbitre qui lance le match avec un « Ready, Go » puis les ferristes s’affrontent suivant des catégories d’âge, de poids et de genre. Et en quoi consistent les entraînements de bras de fer au fait ? « Nous nous entraînons avec des poids à soulever, souvent avec une sangle. Nous faisons l’échauffement des bras et poignets et ensuite nous pratiquons le tirage, donc tirer le bras de l’adversaire contre soi et descendre en même temps. » Les pratiquants font également du renforcement musculaire, notamment du dos qui est beaucoup utilisé dans cette discipline.

 

Soraya Martin (à droite) a décroché une belle troisième place aux championnats de Suisse de bras de fer de Courgenay. (photo dr)
Soraya Martin (à droite) a décroché une belle troisième place aux championnats de Suisse de bras de fer de Courgenay. (photo dr)

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