Le PS s’impose triomphalement ! Le PLR sauve les meubles

Par Anthony Picard & Kevin Vaucher

Dimanche dernier, c’est un véritable électrochoc qui a parcouru le corps électoral après la proclamation des résultats. Dernier arrivé au Château, premier servi pour Frédéric Mairy, élu au 1er tour avec sa colistière PS Florence Nater, une conseillère d’état bien visible ! Respectivement 3e et 5e, les sortants Favre et Graf permettent à la droite et au PLR de sauver les meubles. Intercalée entre les ténors PLR, la Verte Céline Vara quittera le Conseil des états pour continuer sa carrière politique sur les bancs de l’exécutif neuchâtelois.

Logique respectée
Si tous les observateurs prédisaient la reconduction du quatuor des sortants, peu avaient misé sur un duo socialiste élu au 1er tour. Ouverts sur le cinquième siège, les paris se focalisaient sur Céline Vara, Sarah Blum et Quentin di Meo. Verdict : la gauche place les deux sortants aux deux premières places et Céline Vara en 4e place. Sarah Blum (6e) et Christine Amman Tschopp (7e) démontrent que le programme de la gauche unie n’avait rien d’un arrangement de circonstance. Il suffit de prendre les voix totales du bloc de gauche (103 568) face à celles du bloc de droite (91 811) pour comprendre la bascule à gauche du Conseil d’état. Souvent accusée d’union contre nature, l’alliance neuchâteloise n’a pas réussi à maintenir une majorité de droite au gouvernement.

Un grand tour «  et puis s’en vont  »
Même si les présidents prétendent le contraire, cette union temporelle n’a porté aucun fruit. à se demander même si elle n’a pas desservi le PLR, obligé de s’afficher aux côtés de personnages nettement moins consensuels que la centriste Manon Freitag. Magnanime, l’union de la gauche l’est restée. Avec ses positions à l’issue du 1er tour, elle aurait pu profiter d’un second tour pour placer un éventuel 4e élu au Conseil d’état. Les stratèges ont opté pour une élection tacite, qualifiée d’intelligente, qui permet à la gauche unie de respecter les forces des élus au Grand Conseil sans tenter l’humiliation.

Le POP : prié de renoncer
En course pour un siège au Conseil d’état, le POP avait lancé sa locomotive Sarah Blum. Celle qui vient souvent chatouiller les meilleurs à La Chaux-de-Fonds, sa ville d’adoption, réalise un score éblouissant, terminant 6e du premier tour, à 562 voix de la PLR Crystel Graf. Dans les villes, la Popiste performe dans les Montagnes – ce qui n’est pas une surprise (3e score à La Chaux-de-Fonds et 5e au Locle) et à Neuchâtel – ville dans laquelle l’enseignante réalise un score brillant qui la place au 4e rang, juste derrière Céline Vara. En valeur absolue, si la déception du POP peut se comprendre, il est bon de rappeler que ce retrait de la gauche unie au second tour n’est pas un scandale sachant qu’au Grand Conseil le nombre de sièges (8) du POP ne lui permet pas de revendiquer à lui seul un siège au gouvernement.

Répartition des sièges au Grand Conseil

PLR                    30
PS                       27
Verts                  15
UDC                   12
POP                     8
PLV                     5
Le Centre           3

 

2E tour
Sarah Blum voulait y aller !

Pour la figure de proue du POP, qui aligne au fil des ans des résultats canon dans les Montagnes, l’heure d’une reconnaissance cantonale a sonné. Celle qui avait terminé au 3e rang des suffrages exprimés lors des communales à La Chaux-de-Fonds vient d’être récompensée pour son travail en terminant 6e à la course au Conseil d’état.

– Un feed-back sur la journée de dimanche ?
– Cette journée a été un véritable ascenseur émotionnel. Au fil des heures, mes émotions grandissaient au fur et à mesure que mon écart sur Crystel Graf fondait. Juste avant que les résultats du Val-de-Travers soient connus, j’étais à 200 voix de l’élue PLR, je n’y croyais pas !

– Votre explication sur votre triomphe en ville de Neuchâtel ?
– Ma présence au Grand Conseil, mon métier d’enseignante ont renforcé mon image de femme de gauche auprès de la population. à Neuchâtel, pointer mon nez juste derrière le trio Mairy, Nater et Vara est une consécration, au même titre que d’avoir fait près de 1200 voix de plus que Laurent Favre.

– La gauche unie vous prive du second tour, une frustration ?
– Ce n’est que le prénom… être si près du but et devoir renoncer à défendre mes chances lors d’un second tour a comme un goût d’inachevé. Mais le combat continue, l’alliance de gauche s’en trouve renforcée même si je dois bien avouer avoir dû « passer par-dessus » cette décision de groupe.

– Vous vouliez y aller à ce second tour ?
– Et comment ! Le POP aussi, par respect pour notre électorat. Ensuite, nous avons écouté les Verts et le PS qui ont fini par nous persuader qu’un second tour était à double tranchant. D’un côté le risque de démobilisation des militants PS satisfaits d’avoir placé leurs 2 candidats au premier tour, de l’autre une possible non-élection de Céline Vara. Sans doute du bon sens mêlé à de la stratégie qui offre à la majorité de gauche le beau rôle d’un consensus gouvernemental. En attendant, avec cette médaille en chocolat, je sors perdante de ce retrait au second tour mais reconnaissante qu’une frange si large de la population m’ait accordée sa confiance.

– Solidaire du choix des partis alors ?
– Même s’il me laisse un goût amer, celui-ci va très vite s’estomper. D’autant plus que notre retrait s’inscrit dans une vision d’avenir de l’union de la gauche. Personnellement, ce n’est pas la fin de ma carrière politique mais un tremplin pour les prochaines échéances.

Interrogée sur les garanties obtenues par le POP, notamment sur la volonté populaire de maintenir deux sites de soins aigus cantonaux, Sarah Blum souligne qu’actuellement le canton ne peut se passer de ses deux hôpitaux complémentaires et qu’il s’agira de développer les places en EMS pour les désengorger. Elle mentionne également que les lignes pourront varier en fonction des scénarios fédéraux (EFAS) et cantonaux (POLSAN) de santé publique.

Élections au Grand Conseil
La gauche va bien, les Verts souffrent et l’UDC progresse !

La gauche frôle la majorité
Les 2 socialistes sortant, locomotives et élus au premier tour, obligent les militants à calculer et recalculer les chances de maintien de leur candidate au second. Dans l’intervalle des résultats du Conseil d’état et dans l’attente des annonces sur un potentiel 2nd tour (qui n’aura finalement pas lieu), le résultat du Grand Conseil est publié dimanche dernier. Avec 8 sièges, ce sera le statu quo pour le POP ! La gauche frôle la majorité avec ses 50 sièges (+ 2 par rapport à la législature 2021–2025). Les Verts sont en recul (-4), le PS progresse (+6). On se dit que le président du Grand Conseil aura fort à faire. Reste que la gauche devrait obtenir la majorité dans pratiquement toutes les commissions.

L’UDC progresse alors que le PLR recule
Réunis, le PLR et l’UDC forment un bloc de 42 membres. Mine de rien, il se renforce également par rapport à la législature précédente (+2). La répartition est néanmoins un peu différente. Le PLR perd des plumes en laissant filer 2 sièges (il lui en reste 30). Il reste néanmoins le parti le plus populaire, juste devant les socialistes qui montent à 27 représentants. à l’inverse, l’UDC passe de 8 à 12 représentants. Cela est passé un peu inaperçu sur le moment mais c’est bien le seul parti qui progresse en compagnie du PS. La nouvelle répartition rééquilibre malgré tout plus qu’on ne le pense les différents blocs.

Le centre affaibli, les écologistes grands perdants
Dans ce nouvel équilibre, le centre au sens large aura possiblement un rôle d’arbitre dans certains dossiers mais il ne pèse plus autant qu’avant. Le parti Le Centre (-1), couplé aux Vert’Libéraux ne comptent plus que 8 représentants. Les seconds nommés subissent les plus grandes pertes en cédant près de la moitié de leurs sièges. Ils passent ainsi de 8 à 5 représentants. Si on y ajoute les 4 places perdues par Les Verts, on peut dire que les écologistes sont les grands perdants de l’élection. La présidence du Grand Conseil, confiée à leur protégé émile Blant est un bien maigre lot de consolation. Le soleil se couche, la démocratie et la nouvelle législature se mettent en place…

 

Unie, la gauche avait annoncé vouloir reconquérir la majorité au Conseil d’État le 23 mars. Chose faite avec le trio Mairy, Nater et Vara ! L’espoir de voir une 4e représentante a même longtemps perduré grâce au résultat étincelant de Sarah Blum. Un duel 100 % chaux-de-fonnier l’a opposée à distance à Crystel Graf. Vaincue, elle a néanmoins fait trembler le Château le temps d’un instant. Interview !
Unie, la gauche avait annoncé vouloir reconquérir la majorité au Conseil d’État le 23 mars. Chose faite avec le trio Mairy, Nater et Vara ! L’espoir de voir une 4e représentante a même longtemps perduré grâce au résultat étincelant de Sarah Blum. Un duel 100 % chaux-de-fonnier l’a opposée à distance à Crystel Graf. Vaincue, elle a néanmoins fait trembler le Château le temps d’un instant. Interview !

2E tour
Sarah Blum voulait y aller !

Pour la figure de proue du POP, qui aligne au fil des ans des résultats canon dans les Montagnes, l’heure d’une reconnaissance cantonale a sonné. Celle qui avait terminé au 3e rang des suffrages exprimés lors des communales à La Chaux-de-Fonds vient d’être récompensée pour son travail en terminant 6e à la course au Conseil d’état.

– Un feed-back sur la journée de dimanche ?
– Cette journée a été un véritable ascenseur émotionnel. Au fil des heures, mes émotions grandissaient au fur et à mesure que mon écart sur Crystel Graf fondait. Juste avant que les résultats du Val-de-Travers soient connus, j’étais à 200 voix de l’élue PLR, je n’y croyais pas !

– Votre explication sur votre triomphe en ville de Neuchâtel ?
– Ma présence au Grand Conseil, mon métier d’enseignante ont renforcé mon image de femme de gauche auprès de la population. à Neuchâtel, pointer mon nez juste derrière le trio Mairy, Nater et Vara est une consécration, au même titre que d’avoir fait près de 1200 voix de plus que Laurent Favre.

– La gauche unie vous prive du second tour, une frustration ?
– Ce n’est que le prénom… être si près du but et devoir renoncer à défendre mes chances lors d’un second tour a comme un goût d’inachevé. Mais le combat continue, l’alliance de gauche s’en trouve renforcée même si je dois bien avouer avoir dû « passer par-dessus » cette décision de groupe.

– Vous vouliez y aller à ce second tour ?
– Et comment ! Le POP aussi, par respect pour notre électorat. Ensuite, nous avons écouté les Verts et le PS qui ont fini par nous persuader qu’un second tour était à double tranchant. D’un côté le risque de démobilisation des militants PS satisfaits d’avoir placé leurs 2 candidats au premier tour, de l’autre une possible non-élection de Céline Vara. Sans doute du bon sens mêlé à de la stratégie qui offre à la majorité de gauche le beau rôle d’un consensus gouvernemental. En attendant, avec cette médaille en chocolat, je sors perdante de ce retrait au second tour mais reconnaissante qu’une frange si large de la population m’ait accordée sa confiance.

– Solidaire du choix des partis alors ?
– Même s’il me laisse un goût amer, celui-ci va très vite s’estomper. D’autant plus que notre retrait s’inscrit dans une vision d’avenir de l’union de la gauche. Personnellement, ce n’est pas la fin de ma carrière politique mais un tremplin pour les prochaines échéances.

Interrogée sur les garanties obtenues par le POP, notamment sur la volonté populaire de maintenir deux sites de soins aigus cantonaux, Sarah Blum souligne qu’actuellement le canton ne peut se passer de ses deux hôpitaux complémentaires et qu’il s’agira de développer les places en EMS pour les désengorger. Elle mentionne également que les lignes pourront varier en fonction des scénarios fédéraux (EFAS) et cantonaux (POLSAN) de santé publique.

Élections au Grand Conseil
La gauche va bien, les Verts souffrent et l’UDC progresse !

La gauche frôle la majorité
Les 2 socialistes sortant, locomotives et élus au premier tour, obligent les militants à calculer et recalculer les chances de maintien de leur candidate au second. Dans l’intervalle des résultats du Conseil d’état et dans l’attente des annonces sur un potentiel 2nd tour (qui n’aura finalement pas lieu), le résultat du Grand Conseil est publié dimanche dernier. Avec 8 sièges, ce sera le statu quo pour le POP ! La gauche frôle la majorité avec ses 50 sièges (+ 2 par rapport à la législature 2021–2025). Les Verts sont en recul (-4), le PS progresse (+6). On se dit que le président du Grand Conseil aura fort à faire. Reste que la gauche devrait obtenir la majorité dans pratiquement toutes les commissions.

L’UDC progresse alors que le PLR recule
Réunis, le PLR et l’UDC forment un bloc de 42 membres. Mine de rien, il se renforce également par rapport à la législature précédente (+2). La répartition est néanmoins un peu différente. Le PLR perd des plumes en laissant filer 2 sièges (il lui en reste 30). Il reste néanmoins le parti le plus populaire, juste devant les socialistes qui montent à 27 représentants. à l’inverse, l’UDC passe de 8 à 12 représentants. Cela est passé un peu inaperçu sur le moment mais c’est bien le seul parti qui progresse en compagnie du PS. La nouvelle répartition rééquilibre malgré tout plus qu’on ne le pense les différents blocs.

Le centre affaibli, les écologistes grands perdants
Dans ce nouvel équilibre, le centre au sens large aura possiblement un rôle d’arbitre dans certains dossiers mais il ne pèse plus autant qu’avant. Le parti Le Centre (-1), couplé aux Vert’Libéraux ne comptent plus que 8 représentants. Les seconds nommés subissent les plus grandes pertes en cédant près de la moitié de leurs sièges. Ils passent ainsi de 8 à 5 représentants. Si on y ajoute les 4 places perdues par Les Verts, on peut dire que les écologistes sont les grands perdants de l’élection. La présidence du Grand Conseil, confiée à leur protégé émile Blant est un bien maigre lot de consolation. Le soleil se couche, la démocratie et la nouvelle législature se mettent en place…

 

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