Dimanche dernier, c’est un véritable électrochoc qui a parcouru le corps électoral après la proclamation des résultats. Dernier arrivé au Château, premier servi pour Frédéric Mairy, élu au 1er tour avec sa colistière PS Florence Nater, une conseillère d’état bien visible ! Respectivement 3e et 5e, les sortants Favre et Graf permettent à la droite et au PLR de sauver les meubles. Intercalée entre les ténors PLR, la Verte Céline Vara quittera le Conseil des états pour continuer sa carrière politique sur les bancs de l’exécutif neuchâtelois.
Logique respectée
Si tous les observateurs prédisaient la reconduction du quatuor des sortants, peu avaient misé sur un duo socialiste élu au 1er tour. Ouverts sur le cinquième siège, les paris se focalisaient sur Céline Vara, Sarah Blum et Quentin di Meo. Verdict : la gauche place les deux sortants aux deux premières places et Céline Vara en 4e place. Sarah Blum (6e) et Christine Amman Tschopp (7e) démontrent que le programme de la gauche unie n’avait rien d’un arrangement de circonstance. Il suffit de prendre les voix totales du bloc de gauche (103 568) face à celles du bloc de droite (91 811) pour comprendre la bascule à gauche du Conseil d’état. Souvent accusée d’union contre nature, l’alliance neuchâteloise n’a pas réussi à maintenir une majorité de droite au gouvernement.
Un grand tour « et puis s’en vont »
Même si les présidents prétendent le contraire, cette union temporelle n’a porté aucun fruit. à se demander même si elle n’a pas desservi le PLR, obligé de s’afficher aux côtés de personnages nettement moins consensuels que la centriste Manon Freitag. Magnanime, l’union de la gauche l’est restée. Avec ses positions à l’issue du 1er tour, elle aurait pu profiter d’un second tour pour placer un éventuel 4e élu au Conseil d’état. Les stratèges ont opté pour une élection tacite, qualifiée d’intelligente, qui permet à la gauche unie de respecter les forces des élus au Grand Conseil sans tenter l’humiliation.
Le POP : prié de renoncer
En course pour un siège au Conseil d’état, le POP avait lancé sa locomotive Sarah Blum. Celle qui vient souvent chatouiller les meilleurs à La Chaux-de-Fonds, sa ville d’adoption, réalise un score éblouissant, terminant 6e du premier tour, à 562 voix de la PLR Crystel Graf. Dans les villes, la Popiste performe dans les Montagnes – ce qui n’est pas une surprise (3e score à La Chaux-de-Fonds et 5e au Locle) et à Neuchâtel – ville dans laquelle l’enseignante réalise un score brillant qui la place au 4e rang, juste derrière Céline Vara. En valeur absolue, si la déception du POP peut se comprendre, il est bon de rappeler que ce retrait de la gauche unie au second tour n’est pas un scandale sachant qu’au Grand Conseil le nombre de sièges (8) du POP ne lui permet pas de revendiquer à lui seul un siège au gouvernement.
Répartition des sièges au Grand Conseil
PLR 30
PS 27
Verts 15
UDC 12
POP 8
PLV 5
Le Centre 3