Les 3 et 4 mai aux Brenets, les meilleurs joueurs de fléchettes traditionnelles se défiaient pour savoir qui allait remporter cette année la coupe neuchâteloise de simple et de double. Décryptage d’un sport méconnu et en perte de vitesse chez les jeunes.
Hubert Jacot, un des fondateurs du club brenassier Atel’Darts, organisait pour la première fois un évènement d’une telle ampleur qui incluait 10 cibles agrémentées de LED et des tapis de fléchettes mais aussi des boissons et de la nourriture pour ravitailler les sportifs. « Ça fait une année qu’on prépare ce week-end. La location des locaux, le transport des cibles jusqu’aux Brenets (réd : elles sont stockées à Peseux)… C’est un sacré investissement personnel », déclare le président et capitaine d’Atel’Darts.
La base : comment s’appelle un joueur de fléchettes ?
Question à 100 points pour vous : comment se nomme un joueur de fléchettes ? Suspense… Un dartiste ! Du 3 au 4 mai, 26… dartistes en simple et 44 dartistes en double s’affrontaient dans une ambiance de bière et de bonne humeur. La précision restait quand même le maître mot du week-end. Les joueurs de fléchettes traditionnelles envoient 3 tirs par tour sur la cible avec une adresse assez impressionnante. Le secret de cette justesse : « Les fléchettes, c’est 95 % de concentration et 5 % de lancer », explique Yves, joueur de Passion Fléchettes. Les règles de ce sport sont plutôt simples, les dartistes démarrent avec un total de 501 points, ils doivent toucher les portions de cible qui valent le plus de points pour descendre rapidement à zéro point, tout pile. Pour terminer, il faut lancer sa fléchettes dans un double (la partie extérieure d’un secteur en vert ou rouge).
Où sont les jeunes ?
Comment se déroule la coupe neuchâteloise ? « Un tournoi de fléchettes, ça commence par un tour robin. On va être par groupes et on va jouer contre tous les membres du groupe. Après, il y a un classement pour débuter les tours à élimination directe avec 32e, 16e, 8e de finale et ainsi de suite », éclaircit Yves. En simple, c’est le Neuchâteloise Nicolas Dolbert qui s’est imposé lors du duel au sommet contre son coéquipier des Nomades Red Valentin Delafontaine. En double, c’est une paire chaux-de-fonnière, composée de Christophe Détré et Marco Coste, qui l’a emportée face au duo neuchâtelois / vaudruzien Brian Jutzi et Stanislav Georgel. Malgré un bon nombre de joueurs de fléchettes présents dans la salle ce samedi, les jeunes manquent cruellement. Une seule dartiste a la vingtaine et la majorité des participants avoisinent les 50 à 60 ans.
Un sport en manque de visibilité
Le succès du prodige anglais Luke Littler, champion du monde 2025 à 17 ans, a fait grimper les inscriptions en Angleterre mais pas dans le canton. Peut-être que la flèche n’a pas encore atteint sa cible chez nous ! « Avant, les dartistes jouaient dans des bars, ce qui rendait la discipline plus accessible. Maintenant, il faut être connaisseur pour savoir qu’il existe des clubs et des compétitions car la majorité des équipes s’entraînent dans leurs locaux. Certaines teams ont un site Internet mais ce n’est pas notre cas. C’est difficile de trouver des informations. Et souvent, les jeunes qui commencent ce sport ont un lien familial ou amical avec un autre joueur. », décrypte Estelle Lanz, 22 ans et cadette de la coupe neuchâteloise en simple. « Quand les soixantenaires vont partir, ça va faire un trou », renchérit un autre dartiste.
Pour ceux qui hésitent à (se) lancer, c’est un sport qui ne nécessite aucun prérequis physique : « Il n’y a pas besoin d’un corps d’athlète pour y jouer », plaisante Fabio, joueur du DC Coyote. Et bonne nouvelle : « Les joueurs de fléchettes ne mordent pas », ajoute Hubert Jacot.
Plus d’infos sur : www.lnfdarts.com.