Au Club 44, l’association palliative BEJUNE proposait ce lundi une formation sur le thème « Accompagner le grand âge ». Réunissant une cinquantaine de participant·e·s, cette thématique nous concerne toutes et tous. Le terme « palliatif » vient du latin « palliare », qui signifie « couvrir d’un manteau ». Les soins palliatifs ont ainsi pour objectif de recouvrir la maladie, autrement dit d’apaiser et non de guérir. L’être humain se trouve alors face à cette expérience ultime qu’est la mort.
Comment accompagner nos semblables ? Comment soutenir les proches aidants, familles, amis et professionnels ? En offrant des outils théoriques et pratiques, l’association propose un accompagnement concret, mais aussi des connaissances, une vision et un plan d’action. Comme le rappelle Laurence Chapuis, membre du comité : « La grande majorité des personnes bénéficie de ces soins hors des institutions palliatives. Il s’agit souvent pour elles de rester au sein de leur lieu de vie : chez elles, à l’hôpital ou en EMS. Au début, les soins curatifs et palliatifs sont prodigués simultanément. La personne fait encore pleinement partie du monde des vivants. »
La mort à s’approprier
D’ailleurs, la vieillesse n’est pas cette pente descendante que suggèrent parfois le jeunisme ou nos sociétés modernes. Comme le rappelle Lindsay Rosa, infirmière en soins palliatifs : « Les personnes du grand âge ont accumulé des expériences inouïes. Elles sont habitées par des projets et des attentes pour l’avenir. Résilientes, ce sont des personnes ressources à bien des égards. » Dans nos sociétés, nous devons surtout nous réapproprier la mort. Il s’agit de la démocratiser, d’en transmettre les enjeux et d’accomplir notre devoir en s’imprégnant de philosophie et de bonnes pratiques.
7000 générations et… aucun survivant à la fin !
Infirmière en clinique oncologique, Thérèse Puig, présidente de l’association, explique : « Il s’agit de privilégier l’écoute, la dignité et le respect de la personne dans toutes ses dimensions : psychiques, physiques, sociales et spirituelles. De plus, les « directives anticipées », c’est-à-dire la volonté exprimée à l’avance par la personne, nous aident à l’accompagner au mieux. » Ne feignons donc pas un sourire forcé. Soyons sincères, empathiques et bienveillants. Les personnes en fin de vie sont particulièrement sensibles et réceptives à la communication non verbale. En somme, comme l’écrivait avec humour Alphonse Allais (1854-1905), « ne nous prenons pas au sérieux, il n’y aura aucun survivant ! » Faisons en sorte que ce moment se déroule du mieux possible, en remerciant la personne d’avoir vécu, et d’avoir pris part à ce grand voyage que constitue, depuis 7 000 générations, celui de l’Humanité.