Depuis 2013, excepté l’année 2017 qui avait permis de présenter un joli bénéfice en raison du remboursement de fonds liés à la caisse du personnel, les chargés des finances n’étaient plus à la fête. Inversion de tendance en 2024 dont le budget prévoyait pourtant une perte de 8,4 millions et qui boucle sur un grand écart à la « Maurer » avec une embellie supérieure à 11 millions sur le budget. En bas du bilan, un coquet bénéfice de 2,9 millions qui place la ville dans une posture inhabituelle de première de la classe. Charges d’exploitation maîtrisées – moins de 1 % d’augmentation en 2024 – associées à des revenus fiscaux qui bondissent de 14 millions expliquent cette année d’anthologie.
À la tête des finances, le PLR Jean-Daniel Jeanneret nous donne son éclairage.
– La raison du succès ?
– Nous avons profité d’un alignement de planètes, notamment dans la perception de recettes fiscales exceptionnelles provenant de la régularisation d’une entreprise pour 3 millions, des recettes d’écrêtage de 2,5 millions et d’une reprise majeure de la taxation à la source. Ces précieux millions font partie des revenus fiscaux qui bondissent de 14 millions par rapport à 2023. Plus généralement, je note que la poursuite d’une politique proactive d’investissements a remplacé celle de l’austérité avec succès. Une autre raison de cette bonne santé réside dans le fait que la ville est capable d’offrir de bonnes conditions de travail à son personnel tout en gardant sous contrôle le nombre d’ETP.
– Une autre raison de se réjouir ?
– Oui, l’érosion démographique a pu être jugulée et 2024 confirme la tendance amorcée en 2023 avec une augmentation de 350 habitants qui sont, de facto, des contribuables supplémentaires.
– Entre budget et réalité, les investissements sont en recul de 10 millions, pourquoi ?
– Les projets prennent du temps et sont parfois retardés en raison d’oppositions ou de compléments à aller rechercher. Je préfère dire qu’en valeur nette ils sont supérieurs de 6 millions aux investissements réalisés en 2023. J’ajoute que la tendance à investir se poursuit depuis 2021 avec de fabuleux projets enfin sous toit comme ceux de la place du Marché, de l’avenue Léopold-Robert, du Grand-Pont, de la piscine des Mélèzes ou encore du terrain synthétique des Forges.
– Après 5 mois d’exercice en 2025, la tendance se poursuit-elle ?
– La ville ne livre pas de données intermédiaires. Toutefois, mon sentiment est que les choses conti-nuent d’évoluer de manière positive. Cela ne signifie pas pour autant que nous allons à nouveau vers une année historique puisque les millions de recettes extraordinaires ne tombent qu’une fois. Donc, je suis prudemment confiant pour 2025 tout en restant attentif aux conséquences des présentes difficultés que les entreprises horlogères traversent.
– Est-il temps de baisser les impôts ?
– Je ne répondrai pas à cette question car notre situation inédite est bien trop précaire. Nous devons éviter toutes dérives et inscrire une tendance positive à moyen terme avant de songer à diminuer les impôts. Dans cette période de troubles, restons prudents et rappelons que le budget 2025, loin d’être fantaisiste, table sur un important déficit supérieur à 6 millions de francs.
