La chasse est l’un des marqueurs de l’automne. C’est bien simple, elle est servie pratiquement partout et à toutes les sauces, de la petite table de l’auberge du village jusqu’à la grande cuisine des références gastronomiques. On a tellement pris l’habitude de l’avoir dans nos assiettes qu’on ne se pose même plus la question de savoir d’où elle vient. Dans nos esprits, elle est « cueillie » dans les forêts et elle est donc forcément issue du circuit court. Mais est-ce si simple que cela ?
La réponse est évidemment non sinon cet article n’aurait pas lieu d’être. En Suisse, une grande majorité du gibier consommé est d’origine étrangère, notamment autrichienne. Cela représente 60 % environ selon des données de Proviande. Les 40 % restants ? Pas sûr non plus qu’il colle avec l’idée du chevreuil galopant dans son environnement naturel et sauvage qui vient spontanément en tête quand on y pense. Une partie de la production helvétique provient d’élevage. Limités dans leurs actions, les chasseurs gardent souvent tout ou partie de leurs récoltes pour eux.
Consommation annuelle de chasse : 0,5 kilo, bien loin des 21 kg de porc
Conséquence ou non ? Chaque habitant consomme en moyenne 500 grammes de gibier par année, soit environ 4 500 tonnes, bien loin des 21 kilos de porc ou des 14 kilos de volaille. Il s’agit essentiellement de chevreuil, de cerf et de chamois mais aussi de sanglier. Les chiffres de 2022 faisaient état de 135 000 chevreuils, moins de 40 000 cerfs et quelque 86 000 chamois. Pour la petite histoire, le canton de Bâle-Ville comptait deux nonantaines de chevreuils cette année.
Quarante-huit ont péri sous les balles des chasseurs, 4 ont été victimes de la circulation et 5 ont été dévorés par… des chiens ! Une petite dernière info pour la route : sachez que 7 000 renards périssent annuellement sur les voies de circulation en Suisse.