« J’ai vendu ma moto pour acheter une caméra sur un coup de tête »

En une année et demie, le Loclois Noa Gouveia Alves a réussi à faire son trou dans le milieu de la photo. Il a notamment photographié plus d’une dizaine d’artistes dont Freeze Corleone, Rim’k et Gims à travers les festivals de Suisse et de France.

En avril 2024, lors d’une sortie avec un ami à Lausanne, Noa Gouveia Alves décide de prendre plusieurs photos d’une BMW M3 et de les poster sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de BBShots. L’iris de la photographie s’est alors ouvert à lui. « Ma mentalité a toujours été : qui ne tente rien, n’a rien. Donc, j’ai lancé mon compte Instagram et sur un coup de tête, j’ai vendu ma moto pour acheter une caméra Sony Alpha 7 II », raconte le photographe en herbe. Le Loclois contacte alors les créateurs de contenus spécialisés en voitures La Gamoserie pour des shootings. Ces derniers répondent positivement et Noa photographie une Mercedes C63 AMG puis quelques autres modèles. L’informaticien de formation gagne petit à petit en visibilité.

Il jongle entre le basket et les festivals
Il finit par rencontrer Le Game Winner, média spécialisé dans le basketball et commence par immortaliser les Streetdays de La Chaux-de-Fonds (2024). Suite à cet événement, ils se rendent à des matches de Swiss Basketball League pour prendre des clichés. Puis, Noa Gouveia Alves fait la connaissance d’OG Wizdom, manager du rappeur Osirus Jack. « J’avais déjà pris en photo quelques artistes locaux à la fête de la musique de Neuchâtel et aux Promotions du Locle. Je discute avec OG Wizdom de mon intérêt pour la photographie. Puis mi-octobre, il m’appelle pour me demander de venir prendre des photos du concert du chanteur Freeze Corleone à l’Arena de Genève. J’ai accepté sans hésiter ! » En avril 2025, BBShots capture le show de l’artiste Tayc à la nuit d’Elvira. Vient ensuite l’été, saison des festivals, et Noa enchaîne un week-end de folie avec le vendredi au Caribana festival et le samedi au Blow festival où il tire le portrait des 2 jeunes talents du rap français Jolagreen23 et Genezio.

Une proximité privilégiée avec les artistes
Fin juillet, le Loclois se rend en compagnie d’OG Wizdom à l’Estivale Open Air pour profiter de la soirée mais elle ne s’est finalement pas passée comme prévu. « Quand je sors, je prends toujours ma caméra avec. Cela m’a souri ce soir-là. Nous sommes entrés avec l’équipe de Rim’k et ils m’ont laissé aller sur scène pour prendre des photos. J’ai pu discuter avec lui après, c’est un homme en or. » Les dates s’enchaînent et il est appelé par le photographe Taoufiq pour le Fluo festival. « C’était fou, l’accès que j’avais sur scène, la proximité avec les artistes. J’étais en train de boire un truc en coulisses et il y avait Kaaris qui était à quelques mètres de moi en train de discuter avec tout le monde ! » Et la suite maintenant ? « Je vais continuer à jongler entre mon travail d’informaticien à 50 % et la photographie. » C’est un train de vie parfois épuisant et éprouvant qu’il mène avant tout par passion. «Les gens pensent qu’on gagne beaucoup d’argent mais c’est un mythe. La photo est un train de vie stylé parce qu’on est sur scène, on est proche des stars. Mais ils ne voient pas les dessous du métier.

« Quand je suis allé au Fluo, je me suis couché à 2 h et j’étais réveillé à 9 h pour trier mes photos toute la journée afin de les envoyer au plus vite au festival. » Mais le plus important, c’est que ça roule pour lui, même sans sa belle moto…

Au Fluo festival à Neuchâtel, le jeune Loclois de 21 ans a pu photographier la tête d'affiche du rap français Zola. (photo BBShots)
Au Fluo festival à Neuchâtel, le jeune Loclois de 21 ans a pu photographier la tête d'affiche du rap français Zola. (photo BBShots)

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