Professeur honoraire de l’uni de Genève, Martin Beniston et son épouse font partie de la cohorte des nouveaux habitants installés en 2025 à La Chaux-de-Fonds. Ce scientifique, qui a consacré sa carrière à démontrer que l’action de l’homme est l’une des principales causes du réchauffement climatique en publiant ses recherches scientifiques sur le sujet, est aussi un auteur de romans. Dans son premier livre De Jasmin, de Mer et de Sang, il nous emmène sur les traces d’Anastasia et Antoine dans un pays en guerre.
De père anglais et de mère française, Martin naît en Angleterre avant de passer trois ans à Ankara puis à Istanbul avant que ses parents s’installent à Chypre dans les années 1960. Cette période est ponctuée de conflits armés récurrents entre Chypriotes turcs et grecs. Avant qu’une partie de l’île ne soit envahie par la Turquie en 1974, la famille revient en Angleterre, où il entre à l’université. Il poursuit sa formation académique d’abord à Sydney puis en Angleterre et à Paris. Puis, pourquoi la Suisse ?
Un tour du monde avant de s’installer en Suisse
« La légende familiale rapporte que je me serais exclamé à la vue des Alpes bernoises : « Quand je serai grand je vivrai dans ce pays ! J’avais 6 ans et il est bien possible que cette vue m’ait durablement influencé », raconte le professeur. En Suisse, engagé par l’EPFL en 1985, il rejoint ensuite l’EPFZ puis les universités de Fribourg en 1996 et de Genève en 2006. En parallèle à ses fonctions académiques, Martin Beniston devient pendant quelques années l’un des vice-présidents du GIEC (le panel d’experts de l’ONU sur le climat, honoré par le prix Nobel de la paix en 2007).
Un roman à suspense pas totalement autobiographiqe
À la fois tendre et dramatique, le roman s’inspire de faits réels. C’est l’histoire du chassé-croisé d’Anastasia et Antoine, enfants de l’école anglaise de Nicosie dans les années 1960. Au fil des 248 pages, l’auteur décrit leur vie faite de bonheurs et de malheurs dans une Chypre en conflit, puis dans diverses parties du monde. Perdus de vue, vont-ils finir par se retrouver ? Le roman qui n’est pas une autobiographie, apporte toutefois une trame historique vécue par l’auteur dans ses jeunes années.
De l’ouvrage scientifique au roman
Avant son premier roman, Martin Beniston a publié chez Favre un guide sur les transports publics suisses pendant le Covid. « Je proposais de laisser la voiture à la maison pour savourer chaque instant du voyage en ayant bonne conscience. Il m’a permis de valoriser le réseau de transports publics le plus dense au monde par rapport à la taille du pays. » Découverte de petits bijoux comme Appenzell, de grands classiques comme le Cervin, ou des vallées secrètes comme le Val Onsernone, ce guide combine les voyages en train, bus, bateau, téléphérique et funiculaire. « Avant d’écrire un roman, j’ai également publié un beau livre qui marie climat et images de paysages extraordinaires. » (Ndlr : Climats terrestres, architectes des beautés de la Nature, 224 pages, Favre 2022).
Pourquoi les Montagnes et pas ailleurs ?
« Mon épouse a des racines neuchâteloises. Venir s’installer dans une ville dotée d’une offre culturelle aussi riche et d’habitants aussi chaleureux est un plaisir. » Au-dessus du brouillard, profitant d’un ancien atelier transformé en loft, le couple Beniston est un très bon ambassadeur des Montagnes et de son journal : « Mon épouse apprécie Le Ô, un vecteur d’informations qui nous fait découvrir la région dans sa richesse et sa diversité. »
À lire : De Jasmin, de Mer et de Sang www.editionsmonvillage.ch



























