Le biologiste de 46 ans siège à berne depuis 2019. Réélu l’automne dernier, ce parlement aire vert apporte sous la coupole, avec l’UDC Didier Calame, le souffle des Montagnes. Retour sur son parcours: tout frais entré en politique, il prend de l’envergure en devenant en 2004 l’un des membres fondateurs des jeunes verts suisses. Élu en 2005 au Conseil général de la Métropole, il s’engage pour la sauvegarde des ressources de la planète. En cacique discipliné, il mène des actions concrètes, comme d’intégrer l’empreinte de l’homme sur le réchauffement climatique au programme des écoles primaires. Elu au Grand Conseil en 2009, il partage 10 ans son temps entre ses activités politiques et son emploi au Centre suisse de cartographie de la faune qu’il avait rejoint en 2002 comme civiliste. Il fait deux tentatives aux Fédérales de 2011 et 2015 et entre au Conseil National en 2019. Membre des Commissions science, éducation et culture et de celle de politique de sécurité, il est vice-président du groupe des Verts. Rencontre avec cet écolo des Montagnes qui agit pour sauver ce qui peut l’être dans une planète en plein réchauffement. Notre grande interview.
– Deux sièges à Berne pour les Verts neuchâtelois, un hold-up ?
– Aux États, les Verts font le deuxième meilleur score, le troisième pour le national ; un score qui nous légitime Céline Vara et moi. Même si la défaite du PLR Philippe Bauer est amère, les résultats montrent que la performance neuchâteloise des Verts est exceptionnelle avec le score le plus élevé de Suisse.
– Les Verts en recul parce les autres prônent aussi la durabilité?
– Les autres partis surfent sur la vague climat pour des raisons électoralistes, mais les Verts sont les seuls à en faire un thème central. Dans le contexte actuel, les débats se focalisent davantage sur les guerres, notre armée et les difficultés sociales. C’est une conjoncture politique difficile pour nous. Oui, la gauche et la droite inscrivent dans leur programme le climat et la biodiversité mais en réalité ils défendent d’autres thèmes. Si on regarde les propositions déposées, le PS se focalise sur des thématiques sociales ce qui nous rend complémentaires. Chez les PLR, on s’affiche par opportunisme, mais sans que cela débouche sur des propositions concrètes ; bien au contraire. Dernier exemple, l’union du PLR et de l’UDC pour réglementer dans une loi fédérale le 30 km/h afin que les communes ne puissent plus abaisser la vitesse sur certains axes routiers.
– La reconnaissance des diplômes supérieurs, votre cheval de bataille…
– Le Conseil national a adopté en 2019 un projet qui vise à reconnaître les brevets fédéraux comme Bachelor professionnel et les diplômes comme Master professionnel. En clair, nous voulons une meilleure reconnaissance des titres de la formation professionnelle supérieure, comme chez certains voisins européens. Malgré l’opposition des hautes écoles, les chances sont bonnes de voir se concrétiser cette reconnaissance, en travail auprès du Conseil fédéral.
– A Berne vous représentez d’abord le parti ou le canton ?
– Le plus souvent possible les deux mais ça dépend du sujet. Malgré les différences liées à notre appartenance, les élus neuchâtelois défendent le canton d’une seule voix quand c’est nécessaire, en particulier pour un petit canton : Centre pour requérants de Boudry, TransRun, ou nouvel horaire CFF, l’idéologie passe parfois au second plan. Ensemble, nous activons notre réseau pour trouver des majorités. Un exemple me vient à l’esprit, pour sensibiliser les parlementaires sur l’idée de diminuer la capacité des centres fédéraux d’accueil, nous devons jouer sur la solidarité confédérale en montrant l’impact qu’ont les grands centres sur la population locale et les conditions d’accueil.
– Quelles sont les interactions entre Verts communaux et cantonaux ?
– Nous nous retrouvons pour développer nos idées et imaginer des actions communes. En Suisse, fédéralisme et démocratie directe obligent à rester en contact avec la population, avec les autres parlementaires et les exécutifs. Cela permet une courroie de transmission entre Neuchâtel et Berne.
– Qu’est qui vous réjouit en qualité de citoyen de la Chaux-de-Fonds ?
– La ville a retrouvé du dynamisme. Amélioration de la qualité de vie, développement des quartiers, nouvelles constructions, grandes places piétonnes ; les projets se concrétisent et marquent une nouvelle ère. Au niveau des forces politiques, je constate que le travail en commun a payé et qu’on a réussi depuis une législature à pacifier nos rapports avec l’Etat. Dans les actions en cours, celles privilégiant la mobilité douce et la fréquence des dessertes des transports publics doivent être soutenues. Le referendum sur le macaron appartient au débat public ; si nous perdons, un autre processus sera enclenché car nous devons limiter le trafic pour maintenir la qualité de vie. Repeindre les zones blanches en bleu ne suffit pas.
– Un renouveau à ces Communales ?
– Je ne vois pas de grand changement au niveau de la représentation des partis.
– Capitale culturelle 2027 ?
– Une super opportunité pour la Ville, les Montagnes et l’entier du canton. Cet encouragement à la culture, le premier du genre, va dynamiser le vivre ensemble confédéral. Que les gens s’y rendent, se l’approprient et s’unissent fera de l’événement une réussite.
– Condamnez-vous les actions d’Extinction Rébellion ?
– Lorsqu’elles sont légales, je les soutiens. Lorsqu’il existe un flou juridique, notamment lors du campement dans la zone à défendre (ZAD) du Mormont ou de l’occupation des locaux d’UBS, je crois au bien-fondé des actions garanties par la Constitution qui reconnaît les droits à manifester et à se réunir comme fondamentaux. En revanche, je condamne les actions intolérables comme celles qui visent à dégrader les biens culturels. Sur le mécontentement des paysans en cours, je salue les actions mesurées de nos agriculteurs qui représentent à mes yeux une lutte légitime.
Son coup de gueule :
la marche arrière du 30 km/h
Mercredi 6 mars, le verdict est tombé. Les chambres ont adopté une motion qui vise à inscrire la vitesse référence de 50 km/h dans la loi. La motion ne remet pas en question une limitation possible à 30 km/h sur certaines routes si les riverains ou les autorités locales le souhaitent.
Pour les Verts, réduire la vitesse à 30 km/h permet d’améliorer la fluidité du trafic mais pas seulement. Le 30 km/h permet aussi de réduire le bruit et d’augmenter la sécurité pour les riverains des routes fréquentées.
Fabien Fivaz s’insurge contre la droite qui a décidé que la vitesse légale dans les villes et villages serait fixée à 50 km/h. « Cette décision est un retour en arrière », gronde le Conseiller National en martelant que ce sont les classes les moins favorisées qui subiront les nuisances d’habiter sur les axes les plus fréquentés. « A l’heure où les riches dormiront paisiblement dans des quartiers silencieux limités à 30 km/h, les plus démunis seront réveillés par le bruit du trafic, une honte ».
Portrait minute
De quoi avez-vous peur ? Des chiens
Quel objet emporteriez-vous sur une île déserte et pourquoi ? Un bon livre avec suffisamment de pages
Que chantez-vous sous la douche ? Je ne chante pas sous la douche
Que détestez-vous chez les autres ? La mauvaise foi
Avez-vous des sujets tabous ? Non
Quel est votre plat préféré ? La fondue au fromage
Enfant, quel métier rêviez-vous d’exercer ? Je voulais être astronaute
Quel est pour vous LA personnalité vivante neuchâteloise ? Fernand Cuche