Le fromage, cet or si discret !

Par Kevin Vaucher

Dans le canton de Neuchâtel, il y a un type d’« or » qui se veut discret. Cet or, c’est le lait. Pas qu’il en manque particulièrement mais sa banque – les fromageries – se font plutôt rares. Il y en a seulement une petite quinzaine sur le territoire neuchâtelois. Ce qui laisse peu de place pour les apprentis. Pourtant, nous en avons trouvé un pas loin de chez nous ! Il nous dévoile quelques secrets du métier…

Cet oiseau rare, c’est Jules Muster (oui, sans « n » hein) ! Il a 16 ans et il travaille à la fromagerie de Chézard-Saint-Martin. Bien qu’il soit encore un peu « vert », le jeune homme n’est pas resté dans le noir bien longtemps quant à la direction qu’il entendait donner à son avenir : « Petit déjà, j’adorais aller dans les fromageries. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais cet univers me fascinait. Alors, dès que j’ai été en âge de le faire, j’ai demandé à être reçu en stage. J’en ai fait un puis deux puis trois… » puis il a directement opté pour le CFC.

Une seule école en Romandie
Inutile de chercher sur Internet « CFC fromager », Jules est apprenti technologue du lait. « Ce terme regroupe aussi bien les laitiers que les fromagers », dévoile son patron Julien Linford. « Il n’y a plus qu’une seule école en Suisse romande. Elle se trouve à Grangeneuve, dans le canton de Fribourg. Elle permet d’accueillir deux classes de 20 apprentis par volée. » Jules Muster fait partie de cette relève. Il passe ses journées entre les cours de culture générale et ceux dédiés spécifiquement à son activité. Justement, quel est concrètement le travail du fromager ?

Tôt le matin et tard le soir
« On réceptionne le lait, on analyse sa qualité, on le transforme et on l’affine en cave. À Chézard, nous faisons principalement du Gruyère bio et conventionnel », mature Jules. Un travail qui doit se faire tôt le matin mais aussi tard, en fin de journée. « Je commence à 5 h du matin et je termine vers 11 h ou midi. Puis, il faut aussi être là pour la réception du lait de nos producteurs, entre 17 h et 19h. » Cet emploi du temps n’est-il pas un frein pour le technologue du lait en devenir ? « Non, du tout ! Me lever tôt n’est pas un problème et cela m’offre l’après-midi de libre. » Un bon plan pour les lève-tôt en somme.

L’or lacté est bien gardé !
Est-ce un métier d’avenir pour autant ? « Je pense que oui ! Tant qu’il y aura des vaches, il y aura du lait. Et tant qu’il y aura du lait, il y aura du fromage. » C’est vrai ça, Julien ? « Oui, la production de lait diminue mais c’est vraiment très léger. Pourquoi y a-t-il si peu de fromageries ? Car la tendance est au regroupement des petites fromageries. » Ce constat ne risque pas de s’appliquer à ceux qui travaillent le Gruyère : « Nous sommes limités à 4 millions de kilos de lait par année et par entité. L’idée est d’éviter une industrialisation massive. » Ainsi, ce type de fromagerie demeure à taille humaine et peut œuvrer avec des acteurs locaux, soucieux de l’écologie. Ouf, l’or lacté est bien gardé !

 

 

35 kilos par meule de fromage

Pour travailler en fromagerie, mieux vaut avoir les reins et les bras solides. Chaque meule pèse 35 kilos et une vingtaine sont produites chaque jour. Heureusement, tout ne se fait pas totalement à la main. Les fromageries sont habituellement aidées par un volumineux robot qui retourne les meules en cave d’affinage. C’est lui aussi qui brosse et humidifie les produits deux fois par semaine. « C’est un allié indispensable pour nous. Cela demanderait beaucoup trop de temps et d’employés de le faire nous-mêmes », explique Julien Linford.

Ce « robot » offre un gain de temps et d’efficacité bienvenu
durant les mois d’affinage (lire encadré).(photo kva)
Julien Linford et son apprenti Jules Muster (photo kva)
Julien Linford et son apprenti Jules Muster (photo kva)

35 kilos par meule de fromage

Pour travailler en fromagerie, mieux vaut avoir les reins et les bras solides. Chaque meule pèse 35 kilos et une vingtaine sont produites chaque jour. Heureusement, tout ne se fait pas totalement à la main. Les fromageries sont habituellement aidées par un volumineux robot qui retourne les meules en cave d’affinage. C’est lui aussi qui brosse et humidifie les produits deux fois par semaine. « C’est un allié indispensable pour nous. Cela demanderait beaucoup trop de temps et d’employés de le faire nous-mêmes », explique Julien Linford.

Ce « robot » offre un gain de temps et d’efficacité bienvenu
durant les mois d’affinage (lire encadré).(photo kva)

Découvrez nos autres articles