Dernier filet de la couverture sociale suisse, l’aide sociale semble à nouveau en augmentation (voir notre enquête dans l’édition du 12 décembre 2025). Cette évolution, décalée dans le temps, suit généralement celle du chômage. Une tendance d’autant plus préoccupante que Neuchâtel affiche le taux de demandeurs d’emploi le plus élevé de Suisse (7,4 %).
Pour Hubert Péquignot, directeur de Caritas Neuchâtel : « Notre système de protection sociale repose sur le travail salarié. C’est un choix du législateur. Dès lors, perdre son emploi supprime à terme notre couverture sociale. » Il précise encore que « la perte d’un emploi met souvent l’individu en très grande difficulté, tant sur le plan économique que psychologique ». Le marché du travail peut ainsi être ressenti comme implacable et violent, notamment pour les jeunes ou les seniors. D’ailleurs, être au bénéfice d’un diplôme n’assure plus de trouver un emploi. Dans ce contexte et dans l’espoir d’une amélioration de la situation économique, « les dispositifs étatiques et les pouvoirs publics jouent un rôle essentiel », rappelle Hubert.
Quand les revenus ne suffisent plus
Même constat du côté des associations de la Mère commune, en première ligne face à la précarité. Pour Hubert Jeanneret, président de l’Espace de solidarité : « La situation est inquiétante, ce d’autant plus que le monde du travail est en profonde mutation, entre l’IA, les stages et la flexibilisation. » Aujourd’hui, les travailleurs pauvres (adultes) représentent 33 % des dossiers d’aide sociale, les revenus ne suffisant plus à couvrir les charges de nombreux ménages. Cette période de fêtes doit nous inciter à renforcer les liens de solidarité, en pensant à ceux pour qui la vie ou le monde du travail ne font pas de cadeaux.


























