Jardiner en pot à La Chaux-de-Fonds: mode d’emploi

Françoise Boulianne Redard

Quels pots choisir? Le plus léger sera le mieux, rares sont les balcons et terrasses qui supportent une charge supérieure à 400 kilos par mètre carré, le plus souvent c’est moins. Il vaut mieux se renseigner. Détrempées par la neige, les jardinières se font vite pesantes.

Le plastique a l’avantage d’être bon marché, mais il conduit la chaleur ce qui peut poser problème. Si vous êtes décidé à investir, les pots d’Eternit sont idéaux, esthétiques et très solides, expérience faite.

Pour un arbre, le diamètre doit être de 80 centimètres minimum. De façon générale, le contenant doit être en rapport avec la taille du végétal. S’il est trop grand, les racines risquent de s’écraser sous le poids de la terre.

Veiller à ce que l’eau puisse s’écouler en perçant des trous si nécessaire, et en plaçant une couche de graviers ou de billes d’argiles au fond du pot avant de mettre la terre. Si votre pot est placé sur une soucoupe, n’oubliez pas de la retourner en hiver, pour que l’eau accumulée ne fasse pas pourrir les racines.

 

Terre. Choisir la meilleure, c’est elle qui nourrira correctement vos plantations. La mélanger avec du compost ou de la poudre de corne à la première plantation. On peut la surfacer, c’est à dire enlever une couche de dix centimètres environ chaque année, pour la remplacer par de la terre fraîche.

 

Arrosage. Pour quelques plantes et arbustes sur un balcon, un gros arrosoir suffit sans doute. Mais si vous vous attaquez à une surface plus grande, vous apprécierez d’avoir un robinet et un tuyau à disposition. L’installateur pourra veiller à ce que le gel ne vous oblige pas à fermer l’arrivée d’eau en hiver… ou à subir des dégâts.

 

Fertilisation. Le guide du « Jardinier paresseux » québécois tranche entre engrais liquide ponctuel et engrais solide longue durée: les deux sont nécessaires et complémentaires! Au printemps, dès début avril, nous mettons de l’engrais spécifique (fleurs, arbres, conifères, etc) dans tous les pots. En juin, nous refaisons le tour avec de la raclure de corne. Et chaque semaine ou quinzaine, nous arrosons les plantes gourmandes, fleurs, tomates, ricins, cannas avec de l’engrais liquide bio. Pour les quantités, se référer à l’emballage.

 

Fleurs et plantes vivaces. Bulbes ou plantes à racines, elles ont l’avantage de revenir chaque année, même en pot. Dès le printemps, nos muscaris violets, qui supportent aisément -25 degrés, se multiplient allègrement, de même que les perce-neige, jonquilles, muguet, corbeilles d’or et pensées, suivies des tulipes. Puis viennent les fleurs d’été. Nous aimons particulièrement les échinacées roses et les achillées jaune moutarde, très faciles à cultiver. Les phlox et les monardes (délicieuses en tisane ou sur une salade) sont par contre sensibles à l’oïdium, qui se développe quand l’humidité est trop forte.

Nous cultivons aussi de spectaculaires cannas et alstroemerias, mais nous devons les abriter à la cave en hiver, après les avoir laissé sécher pour qu’elles ne pourrissent pas. Quant aux superbes ricins, feuilles violettes, fruits rouges (toxiques, attention), nous récoltons leurs graines à l’automne pour les remettre en culture début avril, avant de les replanter dans leurs (grands) pots. Régulièrement fertilisés, ils atteignent facilement 1,50 mètres de haut à la fin de la saison.

A l’ombre ou à mi-ombre, les coeurs de Marie s’épanouissent parfaitement, de même que les ancolies, les hostas, ou les hortensias et les rhododendrons (veiller dans ce cas à choisir une terre de bruyère).

 

Arbustes. Nos favoris sont les spirées, qui existent en de nombreuses variétés, et dont le feuillage est aussi joli que les fleurs. Il faut les tailler à 20-25 centimètres au printemps pour qu’ils s’élancent très vite en belles boules. Les weigelias, rouges ou -plus résistants- roses, les cornouillers, les mahonias à l’élégant feuillage rose et vert tendre, voisinent avec les potentilles, les sureaux des montagnes ou encore le houx. Les amélanchiers supportent bien le vent. Le viburnum fleurit déjà en fin d’hiver. La perovskia aux douces fleurs mauves doit être taillée à une hauteur de sécateur dès le début du printemps.

 

Arbres. En pot, ils se comportent comme des bonsaïs géants. Les pins (Mugo ou Sylvestre) se plaisent chez nous. Si leurs aiguilles brunissent, les balayer simplement avec la main gantée. Le gingko biloba croit lentement mais sûrement. Les érables japonais, Acer palmatum, ont un peu peur du vent et apprécient davantage l’ombre ou la mi-ombre que le soleil. Chaque variété a son charme et ses couleurs. Les Acer dessicatum, aux feuilles finement ciselées, sont plus délicats. La floraison des Lilas en pots est plus courte qu’en pleine terre, mais très satisfaisante. Nous avons même acclimaté un marronnier à fleurs orange, qui se développe depuis huit ans. Et enfin, les Physocarpus, ou arbres du diable, surprennent par leurs teintes cuivrées. La taille s’effectue en juillet, alors que la floraison habituelle commence à décliner.

 

Bon jardinage!

—>Notre article Jardiner entre ciel et terre à lire ici!

 

Découvrez nos autres articles

De l’ingérence politique sur le continent européen Troublantes incursions américaines à Berlin et à Bucarest. Alors que les services de renseignement allemands s’alarment des