La Chaux-de-Fonds – where else ?

Ellen Hertz
Professeure d’ethnologie UniNE

Mon intérêt pour le projet de Dançetaria à La Chaux-de-Fonds ? Il est né en 2012 à Berlin. Une amie m’a alors emmenée au Clärchens Ballhaus, salon de danse fondé en 1913 et encore en activité. Quelle ambiance, à la fois chaleureuse et formelle, cosmopolite et villageoise ! Une mine d’observations pour l’ethnologue que je suis.

Dans une grande salle vétuste, des vieux et des moins vieilles « tournent en rond » dignement sur une musique de foxtrot, alors que d’autres attendent leur moment au bord de la piste. Les couples se composent et se recomposent, se saluent poliment mais ne se parlent pas beaucoup : on est là pour danser !

De retour de voyage, je me suis demandée où recréer une telle ambiance en Suisse, et la réponse était à mes yeux évidente : à La Chaux-de-Fonds ! Cette ville est façonnée par l’esprit à la fois cosmopolite et local qui m’avait tant plu au Clärchen. D’un côté, elle a « tout d’une grande » : de par son développement industriel, son « urbanisme horloger », ses vagues successives de migration et ses ambitions culturelles quasi-berlinoises.

De l’autre, c’est une petite ville que l’on traverse en 15 minutes à pied, où les habitants « font corps » (contre des ennemis réels ou imaginaires) et se parlent sans avoir à se connaître, pratiquant ce que l’anthropologue Michael Herzfeld appelle de « l’intimité culturelle ».

Il s’avère que quelqu’un a eu la même idée que moi ! En ouvrant son salon de danse, La Dançetaria Arrasta ò pé, M. Teixeira fait un beau cadeau à sa ville d’adoption. Et il me donne l’occasion d’étudier ce lieu de sociabilité en création, en y testant mes intuitions. Du coup, j’ai décidé de mener un séminaire de recherche sur les dynamiques sociales qui animent ce lieu, avec 11 étudiants de Master à l’UniNE.

A suivre !

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De ma fenêtre, je regarde les canards qui défilent sur le canal. Ils laissent un sillage qui se dilue dans les herbes immergées de