Depuis le balcon du Temple Allemand, …

Alan Smissi
Troubadour sans visage de 2300 Plan 9

… j’observe le public de 2300 Plan 9. Bertrine se tortille sur son coussin collector chopé il y a des années au stand merchandising du festival. Elle trépigne d’impatience. Mortimer, le grand gourou de cette messe orgiaque, est sur le point d’annoncer le lancement du premier film de cette semaine de catharsis, dans un déluge de blagues vaseuses et de stroboscopes. Kevyn a rangé son fils Matisse pour venir profiter d’un film ou deux – il ressortira son gosse mercredi à l’occasion de la chasse aux œufs et des courts-métrages pour chiard·e·s. Bricelet postillonne à l’oreille de Josephon, lui racontant l’inénarrable nanar qui l’a fait hurler de rire l’année dernière : une vague histoire de singe géant qui pète des trucs. Marie-Jambon se racle la gorge, bien décidée à hurler des « C’EST TROP LONG ! » et « ATTENTION DERRIÈRE TOI ! » à tire-larigot. Robertade est trop vieille pour ces conneries, mais elle vient tout de même visionner le 1er film de chaque soirée – elle apprécie particulièrement les projections 35mm qui lui rappellent sa jeunesse. Jean-Gigot en est déjà à son 3e litre – il ne se souvient d’aucun des films qu’il a vu ces 12 dernières années. Boulardine découvre le festival, émerveillée par la décoration foisonnante. Emilion grommelle que c’était mieux avant, mais jubile secrètement d’être là. Colinou tape la discute avec Yoshihiro Nishimura, réalisateur mythique et invité du festival.

Moi, j’observe et me délecte de cette ambiance unique, un peu fier que la Horde soit parvenue à monter ces Étranges Nuits du Cinéma qui rendent des gens contents pour la 22e année.

 

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