Ah…l’odeur des vieilles pierres, du patrimoine, de la culture, de l’histoire, de ses célébrités de l’aura desquelles notre cité s’enorgueillit ! « Qui sent le sapin en a le style ! », aurait dit Braise Cendres Dare lors d’une torrée mémorable au cœur des jungles brésiliennes se perdant dans les gorges profondes et sauvages après un bon cigare, quelques Caïpirinha et une sieste crapuleuse on ze rock avec la femme de ménage sur la banquette arrière d’une Chevrolet qui poussait son dernier cri.
Le Corbusier, quant à lui, adepte des lignes épurées et droites jusqu’à l’extrême, suivant avec assiduité les régimes les plus stricts passant par l’eau de Vichy au Wiener Schnitzel, des pasta alla Benito à la paella sauce Franco, dépose, à défaut du bilan, son brevet pour l’invention des fameuses barres d’immeubles faisant des cités radieuses, des ZUP ternes et malheureuses.
A l’époque, La Chaux-de-Fonds illuminait par ses célébrités conquérantes les contrées obscures du monde. Aujourd’hui, les Chaux-de-Fonniers passent devant ces bâtiments et ne daignent pas leur jeter un regard. Ignares. Pourtant, s’ils entrebâillaient la porte d’entrée, ils tomberaient sur des décors hors du commun.*
Découvrez le 37’865ème épisode de notre série dédiée au patrimoine humain du canton de Neuchâtel : Madame Manuela Maria Filipe Carlos Mercedes Audi Quattro Rosa Chevrolet Amélio Luis Miguel Rafael Ulysse Nardino Gabriel Luisa Rosalia de Nacimento, née Beuchat N’Tumbappé-Kohler de la Hunaudière Charles-Edouard Jeanneret-Gris von Rundstedt. C’est long mais ça mérite d’être relu.
Découvrez son immeuble qui ne paie pas de mine de la rue de la Fiaz 40 et son ascenseur en panne style sapin l’ouragan tendance Schindler. Dans la liste, il y en a tant d’autres qu’en citer un serait faire offense aux autres… Rendons donc hommage à tous ces inconnus sans qui nous ne serions rien et soyons fiers de nos faux marbres en laissant reposer en paix notre Corbusier sur le toit du nouveau parking où à l’époque il y avait un cirque.
Vincent Kohler
*Phrase tirée de la rubrique « Derrière la porte » du confrère Arcinfo. J’offre volontiers une bière à son auteur.
