J’imaginais bien que les créateurs des « garde-temps » de rêve étaient des artisans hors norme, de grands artistes, mais j’ignorais tout de leur univers. La plupart des films ou publicités que j’avais eu l’occasion de visionner lors de ma préparation se contentaient de raconter des histoires de montres, en omettant sciemment de parler de ces créateurs d’exception : les artisans-horlogers.
Grâce au patron d’une petite mais prestigieuse entreprise franc-montagnarde, Rudis Sylva, j’ai eu le rare privilège de franchir le paravent et j’y ai découvert un univers d’une grande richesse. De l’émailleuse au guillocheur, du graveur à l’angleur, de la peintre sur cadran à la restauratrice, du boîtier à l’horloger complet… j’ai rencontré des personnes modestes, authentiques, de véritables artistes passionnés par leur art. Soucieux de transmettre le savoir reçu de leurs ancêtres, les paysans-horlogers, ils se sont montrés généreux face à notre caméra, avec le secret espoir que leurs métiers perdurent et permettent ainsi à ce patrimoine de rayonner dans le monde entier.
Comme le dit Georges Cattin (ancien boîtier) dans la conclusion du film : « Même si les montres ont tendance à perdre de leur utilité, elles continueront sans doute à attester d’un savoir-faire, d’un certain idéal de beauté, d’un certain concept de civilisation… »
Après Les 4 saisons du petit train rouge, Et au milieu coule le Doubs, Chez Simone et Patricia, L’Homme et la forêt, Le Cheval de chez nous, il était temps pour moi d’évoquer l’activité la plus emblématique de l’ensemble de l’Arc jurassien. Ponctuer cette série de « chroniques jurassiennes » sans aborder l’horlogerie aurait été une erreur impardonnable.
Merci donc à tous ceux qui ont rendu ce projet réalisable et merci à vous Jurassiens, tous cantons confondus, pour votre disponibilité tout au long de ces années.
