Roman Doduik, voilà bien un nom qui interpelle ! L’humoriste et comédien français aux plusieurs millions d’abonnés sur les réseaux sociaux est en pleine tournée de son spectacle Adorable et était censé s’arrêter à Notre-Dame de la Paix grâce à l’organisation de Valou’Event… Cette date est malheureusement annulée, peut-être reportée, à cause d’un manque de réservations de la part du public chaux-de-fonnier. Malgré tout, l’artiste fait le boulot jusqu’au bout et Le Ô aussi dans un échange plus que courtois. Après s’être raconté nos journées réciproques et s’être échangé quelques blagues, l’interview commence avec le tutoiement…
– Roman Doduik, tu abordes beaucoup le thème des ados dans ton spectacle, qu’aimerais-tu leur dire ?
– Je me situe entre la génération de mes parents qui n’arrivent pas à faire des selfies et celle des ados qui se rêvent stars des réseaux. Je leur raconte ce que c’est que d’essayer d’avoir une vie normale avec 5 millions d’abonnés en déballant des anecdotes de mon quotidien inhabituel. J’ai beau faire partie de ce monde, je trouve que les réseaux sociaux sont le mal du siècle.
– Justement, quelle est ta manière de te servir des réseaux sociaux ?
– J’ai toujours essayé de m’en servir et non pas qu’ils se servent de moi. Je viens de la scène et ça reste mon endroit d’expression et de création. Je ne nie pas que c’est grâce aux réseaux sociaux que je me suis retrouvé sur Les Grosses Têtes avec Laurent Ruquier, sur Danse avec les Stars et sur d’autres émissions. Ce qu’il y a de néfaste avec les réseaux en fait, c’est qu’on dépend d’un algorithme et d’une audience qui se lasse extrêmement vite.
– Pourtant, tu joues le jeu des réseaux, c’est donc qu’il y a un intérêt ?
– Je joue le « jeu des réseaux » parce que c’est le nerf de la guerre aujourd’hui. Ils me permettent de raconter des histoires à un public toujours plus grand ! Je n’ai pas les contacts pour Netflix ni le budget pour le cinéma mais grâce aux réseaux, je peux quand même écrire des histoires. Les réseaux sont pour moi un tremplin, une manière de m’exprimer mais je ne les laisse pas prendre plus de place dans ma carrière.
– Tu as mentionné plus tôt ce « mal du siècle », qu’est-ce que tu peux ajouter sur le sujet ?
– Il y a tant d’histoires où les gens explosent du jour au lendemain et retournent aussi vite dans l’ombre parce qu’ils sont remplacés par une nouvelle star tout aussi éphémère. Je suis évidemment terrorisé à l’idée de disparaître et donc je chercher à avoir d’autres endroits pour continuer à raconter mes histoires… si jamais. Les success stories se comptent sur les doigts d’une main. Avec ce spectacle, je mets en garde d’une manière générale, notamment en abordant la question de l’avenir et des rentrées d’argent.
– Et toi, ne risques-tu pas de t’y perdre un jour ou l’autre ?
– Oui ! Quand je mets en garde, c’est aussi parce que j’ai été le premier à me perdre là-dedans. Il est arrivé que mon téléphone s’éteigne tellement il y avait de notifications. J’ai percé pendant le confinement, en très peu de temps, j’ai eu des millions de personnes qui me contactaient… Heureusement que j’avais 22 ans et pas 8 ans de moins. Heureusement aussi que mes parents étaient là pour calmer ma fierté. Maintenant, je me fous de ma gueule mais j’en profite pour que ça soit utile au public.


























