Avec son référendum, la droite déclenche une nouvelle guerre autour de la bagnole. Une élue verte venue d’ailleurs monte au front pour défendre la ville qui l’a fait craquer !
Petit test rigolo : parlez du plan de stationnement prévu pour 2025 autour de vous. Vous verrez à quel point le sujet est clivant, au-delà du choc des postures gauche-droite. Il y a les indéboulonnables défenseurs de la bagnole et des facilités à préserver à tout prix pour les automobilistes du coin. Dans le camp adverse, les pourfendeurs des véhicules à moteur privés, chantres de la mobilité douce, de la marche et du vélo, prônent un centre-ville vraiment moderne et attractif. Et les deux camps jurent vouloir la prospérité des petits commerçants. Pris dans cette tenaille politico-dogmatique, le citoyen lambda saura-t-il trouver le bon chemin ? Béatrice Thiémard-Clementz, conseillère générale pour Les Vert·e·s a réagi à titre personnel aux articles du Ô (3 et 10.11). Et elle lance un cri du cœur… en faveur du plan combattu par Centre, UDC, Verts libéraux et PLR.
« Le parking se paie partout », note cette Belge d’origine, amoureuse de notre ville. « Et si on veut bénéficier d’aides de Berne et du Canton, on doit s’aligner avec les autres villes. »
La charrue avant les bœufs ? Elle admet en partie le reproche : « C’est sûr qu’on pâtit des lenteurs qu’il y a eu ici en matière d’urbanisme et de routes. Mais il faut bien commencer par rattraper le retard d’un côté ou d’un autre. Une bonne politique de mobilité, c’est ardu. Et les biais de nos regards sont flagrants : on voit le Pod quand il est engorgé, mais pas tous les moments de la journée quand le trafic y est des plus fluides. » Un argument servi aux opposants du plan : hormis les pics, il n’y a au fond pas de réel problème de trafic en ville !
« Comme un déni d’être une ville ! »
Son cri du cœur à la population : « Acceptez ce plan pour demain.
La politique réfléchie durant deux ans par trois commissions (réd : le TCS, qui ne soutient pas le référendum, l’ATE et Pro Vélo ont participé aux réflexions), nous vaudra à terme une plus belle qualité de vie. »
Pour l’élue verte, à la résistance au changement suit toujours la satisfaction. « Regardez la rue du Dr Coulery : que de cris a-t-on entendus. Mais maintenant qu’on n’y roule plus, elle est devenue agréable et appréciée. » Elle fait partie de la commission place du Marché : « Tout n’est pas parfait, mais le décor et l’ambiance de la rue du Marché (et à terme de la place), y ont gagné. Quoi qu’en disent les pétitionnaires voulant revenir en arrière. »
Au-delà de l’esprit montagnon frondeur, elle voit « une sorte de déni d’être une ville » dans la levée de boucliers. « Pourquoi La Tchaux devrait rester engluée dans le trafic, sans zones piétonnières apaisantes ? Ce que le Chaux-de-Fonnier apprécie quand il visite une ville, il n’en veut pas dans la sienne ! Je me plais ici, pas parce qu’on s’y parque n’importe où. »
Un point la choque : « Les attaques qui prétendent que les politiciens·nes, ingénieurs ou la voirie veulent juste faire ch… le monde ! Quel intérêt aurait-on à vouloir embêter les gens ? C’est le bien commun qui nous anime. Après, on peut se tromper. Mais là, à part d’être pour une fois un peu en avance, on vise juste, car au final personne ne coupera au parking payant… à moins de renoncer à sa voiture ! »
Avec le référendum lancé, au vu des votations passées, le projet est en péril. « On devra mieux informer, mais on voit bien que ce plan devient le bouc émissaire de tous les mal-être, en lien avec les chantiers du chauffage à distance, de la fibre optique, du Grand-Pont… Si de nouveau on recule, on repart pour des années de stagnation. » Elle n’en désespère pas pour autant de sa ville d’adoption : « J’y suis trop bien. Elle reste la plus sympa où je pouvais être ! »
Le rapport du conseil communal :