Au départ, ils étaient une petite vingtaine sur la ligne de départ du prix de l’innovation de la Banque cantonale neuchâteloise (BCN). Au final, il en restait 3 pour prétendre à l’obtention des 150 000 francs promis au vainqueur.
Le président du Conseil d’administration de la BCN, Jean Studer, n’a pas manqué de rappeler que « le prix de l’innovation est le prix le plus coté de Suisse. » Avec ce prix, une idée peut effectivement parfois valoir de l’or. Cent cinquante mille francs en l’occurrence (soit l’équivalent de 1,4 kilo d’or environ mais ce n’est pas le sujet).
L’idée idéale ? Celle qui apporte « viabilité économique, environnementale et sociale »
Que ce soient les puces de haute performance en niobate de lithium de CCRAFT, les modules solaires rigides ultra-légers et sans verre de LightSeeds ou les capsules organiques qui retiennent l’eau et régénèrent les sols de Symactiv, chacun avait de solides arguments à faire valoir. Comment le jury a-t-il départagé ces idées ? « Le lauréat idéal doit proposer quelque chose qui offre une viabilité économique, environnementale et sociale », étaie Emmanuelle Reuter. « Une bonne idée sans des personnes fantastiques pour la concrétiser, ça ne vaut pas grand-chose (en tout cas pas de l’or). Cette ingéniosité doit répondre à un besoin, c’est le plus important », appuie son collègue Dan Noël. Depuis le lancement du prix en 2009, quelque 5 millions de francs ont ainsi été injectés par la BCN. Ce soutien mériterait lui aussi un prix tant il est capital pour le développement des jeunes entreprises neuchâteloises.
Une capsule intelligente qui promet rendement et régénération
Jeudi soir, dans une salle de l’Heure bleue comble, c’est finalement « l’engrais intelligent » de Symactiv qui a été récompensé. Réaction des gagnants : « … », autrement dit un long silence qui en disait beaucoup sur leur émotion. « Vous savez, cela fait deux ans et demi qu’on travaille et ce prix récompense beaucoup d’investissement de notre équipe. On croit vraiment que notre engrais peut aider à la transition vers une agriculture plus régénératrice. Pour créer ces capsules ‹ vivantes ›, on s’est simplement inspiré de la nature où de petits champignons décomposent le bois mort pour créer de la vie. Nos capsules sont des foyers à nutriments où les microbes peuvent se développer et régénérer le sol. Double avantage : cet engrais permet une augmentation du rendement de 15 %, ce qui garantit une meilleure rentabilité à ceux qui l’utilisent », plante Louis Becker, cofondateur et directeur de Symactiv.
Symactiv s’occupe de la terre, Clearspace de l’espace
Plus qu’une simple innovation, cet engrais intelligent tend aussi à faire pousser une conscience plus fine sur ce qui se passe sur nos terres et celles d’ailleurs : « L’équivalent de 30 terrains de foot de terre fertile est perdu toutes les minutes dans le monde. On ne peut pas continuer sur ce rythme. » La soirée a aussi été l’occasion d’élargir le spectre et de voir plus haut encore : l’espace ! Le CEO de Clearspace Luc Piguet a exposé la solution durable de son entreprise contre la pollution orbitale (des dépanneuses autonomes). Depuis les années 1960, 150 satellites sont lancés sur orbite chaque année. Il y en a plus de 2 500 au-dessus de nos têtes aujourd’hui ! Lorsque l’on sait que la vitesse orbitale atteint 28 000 km/h, ces objets sont incommensurablement dangereux.
Avec Clearspace et Symactiv, notre terre peut se réjouir, l’innovation portes ses fruits et avec elle, elle respire un peu mieux…
 
								 
								
 
								 
								 
								 
								 
								 
								
























