« La place naturelle du HCC est dans l’élite »

Olivier Kohler

Figure emblématique de l’Age d’Or du HCC, René Huguenin constitue l’une des grandes légendes du club. Rencontre avec le capitaine qui a remporté six titres nationaux.
Echanger et aller à la rencontre avec René Huguenin, c’est vivre un authentique et revigorant plongeon dans la grande histoire. Immersion dans l’euphorie d’une Métropole horlogère prospère, portée par l’effervescence des Trente glorieuses. Une époque où le HCC allait s’imposer comme la meilleure équipe du championnat. Promu en LNA en 1965 sous la houlette de Harold Jones, un entraineur canadien champion du monde, le HCC avait su bâtir patiemment une équipe compétitive, formée essentiellement par des juniors du club. « Nous avons progressé ensemble. Notre président de l’époque, Charles Frutschy, était très ambitieux : pour lui, c’était le titre ou rien. Il a mis les moyens en allant recruter l’entraineur-joueur Gaston Pelletier et le légendaire Gérald Rigolet, qui était à l’époque l’un des meilleurs gardiens d’Europe ».

Le HCC allait vite atteindre les sommets, remportant six titres consécutifs (1968-1973). Porté par une armada de grands joueurs : Michel Turler, Marcel Sgualdo et Tony Neininger pour n’en citer que quelques-uns ; la plupart formés au club. « Le mouvement junior a toujours été l’une des grandes forces du HCC. L’arrivée du Canadien Stu Cruikshank allait perpétuer cette tradition. Il a formé des générations de futurs talents ». Le palmarès de René Huguenin à lui seul inspire le respect : 6 titres de champion suisse, 18 saisons passées sous le maillot du HCC et pas moins de 92 sélections nationales.

 

« A la grande époque, l’essentiel des joueurs de l’équipe nationale étaient Chaux-de-Fonniers. La Nati, c’était le HCC »

« Le rythme des saisons étaient démentiel. Nous étions engagés sur tous les fronts. En championnat, en Coupe Spengler, dans des compétitons européennes et avec l’équipe nationale avec qui nous avons disputé en 1972 au Japon les JO de Sapporo », se souvient-il. « Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là, La Chaux-de-Fonds constituait une grande partie de l’équipe nationale. La Nati, c’était le HCC. On jouait par passion, pas pour l’argent. Nos revenus étaient très modestes : 100 francs de primes par victoire. » Une époque marquée par des derbies survoltés face au rival historique Servette et la modernisation de l’actuelle patinoire avec la pose d’un toit en 1969, après le deuxième sacre national du HCC.

René Huguenin ne manquerait pour rien au monde un match du HCC. Il observe avec passion le parcours exceptionnel de son club de cœur qui a remporté avec panache le titre. « Sportivement, on se doit de monter. L’équipe en est capable. Sans succomber à la nostalgie du passé, il faut bien l’admettre, la place naturelle du HCC est en LNA. Nous sommes portés par une tradition, une grande histoire et par un extraordinaire engouement populaire. Après, il faudra gérer cette ascension avec des appuis financiers solides. Quoiqu’il advienne, je suis confiant : l’équipe dirigeante est très compétente et Loïc Burkhalter s’est révélé comme un extraordinaire directeur sportif. Après sa belle carrière au plus haut niveau, il connait très bien le monde du hockey suisse et saura renforcer et composer une équipe compétitive. »

1973. L’apogée de l’Age d’Or du HCC qui remporte son dernier titre national avec René Huguenin, au premier rang, flanqué de son C de capitaine. 
(Photo : HCC)
1973. L’apogée de l’Age d’Or du HCC qui remporte son dernier titre national avec René Huguenin, au premier rang, flanqué de son C de capitaine. (Photo : HCC)

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