À travers l’histoire de 46 Braderies !

Le Musée d’histoire sort de ses tiroirs des photos d’époque. Le Ô sort de ses mémoires quelques anecdotes !

La Braderie reprend ses quartiers au cœur de La Chaux-de-Fonds ! À cette occasion, le Musée d’histoire propose une visite guidée gratuite dimanche 4 septembre à 11 h autour de cette tradition bientôt centenaire. Pour les adultes et les enfants en simultané !

La 47e Braderie, qui débute ce soir, trouve son origine dans la crise horlogère des années 1930. Le chômage fait rage et de nombreuses personnes sans emploi sont engagées sur des chantiers d’utilité publique. Dans ce contexte morose, l’Association pour le développement de La Chaux-de-Fonds (ADC) est créée afin d’encourager le commerce, le tourisme, le sport et la culture.

La Braderie voit le jour en 1932 sous la forme d’une fête commerciale et récréative organisée par un comité. Les surplus des commerces sont vendus à bas prix afin d’écouler les stocks. Fanfares, stands et cortège de chars décorés apportent un côté festif à l’événement. D’autres villes industrielles comme Bienne et Moutier voient aussi apparaitre des Braderies à la même époque.

Pour en savoir plus sur l’histoire de la Braderie et découvrir de nombreuses archives photographiques, rendez-vous au Musée d’histoire le dimanche 4 septembre à 11 h. Une activité pour les enfants aura lieu en même temps, afin de permettre à chacune et chacun de profiter de la visite à son rythme.


Ma Bradoche… en majorette !

Je souffre d’agoraphobie. C’est dire si les joyeuses manifestations populaires me sont un calvaire, où je crains même parfois de ne plus pouvoir respirer. Je sais, ya de bons psys… Ados, nous étions une bande de copains, qui évoquions la bradoche  une semaine à l’avance : chacun était tenu de participer de manière originale. C’est ainsi qu’à l’âge de 14 ans, je me retrouvai majorette, défilant sur le Pod sous une pluie battante, gagnant ainsi le premier prix de cette bradoche – brioche payée par les potes à la récré durant dix jours. Savoureux souvenir. Vivant longtemps sous d’autres cieux, je revenais parfois pour dégotter l’occase. J’ai déniché un jour six vieux verres, gravés à l’effigie de Daniel Jeanrichard, un trésor. Cherchez, trouvez, c’est la bradoche !

Bernadette Richard

 

À la Braderie tout est permis !

Le retour de la Braderie… De mon côté, ma dernière édition date de plusieurs années. Pratiquant le vélo de compétition, les soirées et les fêtes ne sont pas trop compatibles avec le calendrier de la saison de VTT. Mais, pour la Braderie, les exceptions sont permises: d’une part elle se déroule « à la maison » et d’autre part, elle est l’occasion de fêter déjà la fin de saison, même si un peu en avance. D’ailleurs, nous allions souvent à la Braderie avec le club de vélo. Nous passions un moment aux carrousels, où nous nous affrontions dans les autos-tamponneuses avant d’aller se ravitailler au fil des stands. L’avantage d’être en équipe ? C’est qu’on avait l’impression de tous « désobéir » mais au moins nous le faisions ensemble ! Et surtout, celui qui voulait rentrer le plus tôt, lançait la fin de la fête et le début de la récup’ !

Pauline Roy, Cycliste à Cimes Cycles

 

La première sans ses parents…

Mine de rien, même si la Braderie n’a lieu que tous les deux ans, quand on dépasse la quarantaine, on s’aperçoit qu’on en a vécu beaucoup, même si les premières n’ont guère laissé de traces dans ma mémoire. Quand j’y pense, ce sont des souvenirs de petite fille qui remontent. Assister au corso fleuri avec grand-maman et grand-papa. Aller aux carrous. Boire un Sinalco. Et puis j’ai grandi. Il y a la première Braderie sans les parents. Mais il faut bien se tenir quand même, parce qu’ils sont là, quelque part, au coin d’un stand. Probablement celui du ski-club. Ou un autre, selon quelle vieille connaissance ils ont croisée. J’ai continué de grandir et commencé à vieillir. Aujourd’hui, c’est moi qui croise de vieilles connaissances perdues de vue depuis la dernière Braderie. Peut-être au stand du ski-club ?

Myriam Wittwer

 

Tomber (ou pas) sur une tête connue

Les nuages sont denses. Ca va péter ! J’arpente le Pod dans un sens puis dans l’autre en jouant des coudes. Je pensais qu’en allant seule à la Braderie je tomberais forcément sur une tête connue. Mais il n’y a personne au stand de l’athlétisme, personne à celui du Rotary. Je m’apprête à rentrer quand un rire se fraye un chemin dans la foule. Un rire que je reconnaîtrais entre mille. Je le suis jusqu’au stand du tennis club. Elle est là, accoudée au bar. Ma maman. J’ai enfin l’âge où je trouve ça cool et nous trinquons en levant nos verres couleur gazon et terre battue. BRAOUM ! Ca y est, il flotte. Je m’éloigne de la Fête, ma veste en guise de parapluie. Je monte d’une rue, m’abrite sous un porche, relève la tête. Tiens, il y a Le Hobbit au Scala. Cette année, je passerai ma Braderie au chaud !

Julie Guinand

 

1989, amour et lambada!

Nos vies s’étaient enlacées dix jours plus tôt. Passer le samedi soir à la Braderie était une évidence. Après quelques verres entre amis, vers 22 heures, nos regards ont avisé la Grande Roue: chiche! Une poignée de secondes plus tard, un déluge s’abattait sur la ville. Nous étions bloqués dans la nacelle, en attendant les passagers suivants qui sont montés… au goutte à goutte. Trempés, mais hilares, nous sommes allés nous sécher au Cercle français. C’était l’année de la lambada: chiche! Nous avons dansé à perdre haleine, percutant tables et juke-box en riant comme des fous. Un an plus tard, nous étions mariés.
Les paroles de la lambada évoquent des larmes pour un amour perdu. Le nôtre dure toujours. Ce fut notre seule danse, mais nous rions encore beaucoup.

Françoise Boulianne Redard

 

Les confettis amortissent la chute…

« Bon, les gars, l’an dernier, vous m’avez imposé la Fêtes des vendanges, j’ai pas regretté, on a trop bu (c’était le but), mais ce soir on monte à la Braderie ! Vous qui ne dépassez pas Valangin par peur de l’altitude, vous allez à une fête où tout le monde trinque avec tout le monde ! ».
Ainsi parlait le soussigné il y a cinquante ans, fraîchement débarqué à Neuch’ et tombé, après de laborieuses approches, sur une équipe de rigolos. Il a fallu quelques bières pour décoller du Cardoche mais on y est arrivé. «On commence par le stand du POP, ça donnera le ton ».
On y est resté toute la soirée. Faut dire qu’on y servait une soupe vietnamienne qui requinquait tellement qu’il fallait vite une vodka pour ne pas dessoûler. «Nasdravieh!» Cul-sec évidemment, dans un mouvement brusque du corps en arrière et… Heureusement, les confettis amortissaient la chute.

François Nussbaum

 

Brothers Birthday

Une vraie similitude de destin. Mon frère Vincent et moi sommes nés à six ans d’intervalle un samedi de Braderie. Comme une prédestination pour les rencontres, un goût immodéré pour la fête et les nuits sans sommeil. Tradition familiale teintée d’une ponctualité toute horlogère. L’acte de naissance précise que nous sommes venus au monde… à cinq heures du matin. Quand La Chaux-de-Fonds s’éveille, portée par l’euphorie des grands soirs, jouant les prolongations d’une nuit d’ivresse. La belle aubaine pour notre paternel, alpagué à tous les stands pour trinquer à la naissance de ses deux fils, « bébés bouchon de champagne » conçus neuf mois plus tôt dans le sillage de Saint-Sylvestre et l’insouciance des Trente glorieuses. La grande Métropole horlogère ne rougit pas de son aura internationale, ne dénigre pas son prestigieux passé et possède encore une maternité. Cinq heures du matin. Le point de bascule de la fête, quand le bradeur, la démarche hésitante, tente de se frayer un chemin sur le bitume tapi de confettis, bousculé par la chorégraphie millimétrée des véhicules de la voirie. Le rituel est devenu immuable. Tous les deux ans, avec le frangin et les amis, la fête jusqu’au bout de la nuit. Sans cashless. Mais avec la certitude de chérir cette parenthèse enchantée unique, rythmée par la force de retrouvailles émouvantes le long de la plus belle avenue du monde.

Olivier Kohler

 

 

Défibrillateurs en démo sous la grande tente

A l’occasion du 10e de l’installation de défibrillateurs dans les lieux publics par la Ville, démonstrations et simulation d’alarme sur grand écran seront notamment proposées ce samedi 3 septembre, de 12 h à 16 h, sous la tente officielle de la fête. Une conférence de presse s’y tiendra même en présence de représentants de la Ville et du canton. Comme quoi il y en a qui ont d’astucieuse façon de joindre l’utile à l’agréable ! (Le Ô)

 

 

1er dimanche du mois : visites guidées offertes

Ouvert à toutes et tous, le Musée d’histoire propose chaque premier dimanche du mois à 11 h une visite guidée gratuite. Celle de ce dimanche portera sur les archives photographiques de la Braderie. Les sujets, différents à chaque fois, permettent d’en apprendre plus sur l’histoire locale et les expositions temporaires du musée. De leur côté, les enfants sont accueillis par un guide qui leur propose une activité ludique adaptée, sur le même thème que la visite adulte.

Le cortège de la Braderie du 4 septembre 1932 sur l'avenue Léopold-Robert. Auteur inconnu (© Musée d'histoire, La Chaux-de-Fonds).
Le cortège de la Braderie du 4 septembre 1932 sur l'avenue Léopold-Robert. Auteur inconnu (© Musée d'histoire, La Chaux-de-Fonds).

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