Sarah Favre, une maman nature présidente de la Mère commune

Anthony Picard

Seconde femme à présider l’exécutif loclois, l’enseignante et agricultrice est une passionnée de poids lourds dont elle détient le permis depuis ses 18 ans. Atout pour devenir un poids lourd de la politique régionale ? Portrait

Enseignante et agricultrice, la jeune femme (PLR) a accédé au Conseil communal le 1er août 2021 sans passer par les urnes. Première des « viennent-ensuite », la jeune trentenaire des Brenets avait remplacé son collègue de parti, le démissionnaire Jean-Paul Wettstein. Après le retrait de la socialiste Florence Perrin-Marti, il aura fallu dix ans pour que La Mère commune retrouve une présence féminine à l’exécutif, devenu depuis une équipe très soudée. Maman de deux garçons, fille et petite-fille d’élus PLR, active en politique depuis l’âge de 20 ans, Sarah Favre s’est retrouvée, moins d’un an après sa nomination dans l’exécutif loclois, présidente de la ville du Locle. Six mois après son accession au perchoir, rencontre dans le bureau de la cheffe du dicastère de la Jeunesse, des Institutions parascolaires et de la Sécurité (DJIPS).

– Présidente de droite dans une ville de gauche : comment ça marche ?
– Rejoindre un exécutif, c’est répondre aux attentes de tous les citoyens de manière pragmatique dans un engagement communautaire. Profil et étiquette politique passent en arrière-plan au profit du bien de chacune et chacun. Pour assurer le bien-être des citoyens, j’ai la chance d’être membre d’un Conseil communal dont la grande force est son homogénéité et sa jeunesse (ndlr : exécutif composé de deux PLR, deux POP et un vert ; âge moyen d’environ 30 ans).

– Politique, engagement personnel, vos points forts ?
– Je me suis occupée et je traite de projets qui font sens pour moderniser ma ville et pour lesquels j’aime à faire partager mon enthousiasme tant par le législatif que par la population. Un bon exemple est celui du plan de stationnement qui a rencontré un véritable succès populaire après une décennie d’élaboration. Dans le but de libérer des places au centre-ville et de permettre au citoyen loclois de se réapproprier sa ville, nous avons ajouté au système de zones bleues existantes des zones blanches dont la durée de stationnement est limitée à deux heures et introduit une vignette bon marché à CHF 25.- la première année puis à CHF 20.- les années suivantes. Ici, pas de velléité de fractionner la commune en zones de stationnement, il n’y a pas de volonté de faire payer le citoyen par zone.

– Réhabilitation de l’école d’ingénieurs dès 2028. Pour quels élèves ?
– C’est une excellente nouvelle pour la ville du Locle. Nous accueillerons en priorité des Neuchâtelois mais il n’est pas exclu d’ouvrir les bancs de l’école à celles et ceux provenant d’autres cantons ou encore de faire un appel du pied aux jeunes de France voisine. Avec l’augmentation de l’âge moyen des étudiants, notre campagne de domiciliation pourrait également rebondir avec cette nouvelle offre de formation.

– La ville a voté un crédit de CHF 220 000.- pour accueillir de nouveaux habitants, pourquoi ?
– Alors que nos infrastructures ont été construites pour 15 000 habitants, ce crédit d’investissement est avant tout destiné à maintenir un nombre stable de citoyens voire à augmenter légèrement ce nombre. Notre campagne s’articule sur deux axes : le premier vise à attirer de nouveaux habitants en mettant en place une nouvelle vision et le second à faire venir davantage de touristes en surfant notamment sur la singularité et la popularité des fresques en façade proposées par l’exomusée.

– Vos rapports avec le canton et La Chaux-de-Fonds ?
– On peut parler de très bons rapports entre les deux villes et avec le Conseil d’État. Lors de la tempête de juillet 2024, nous avons été totalement soudés et nos services de la voirie et du domaine public ont prêté main forte à la Métropole. Avec elle, nous travaillons sur des projets communs. Ici au Locle, on préfère entretenir d’excellentes relations de voisinage et collaborer plutôt que discuter de fusion.

– Vous êtes restée en fonction lors de votre grossesse, pourquoi ?
– En le voulant. Pour moi, il était exclu d’être sur la touche au moment du soutien à la politique de stationnement. Pour ne pas perdre le fil pendant les quatre mois de congé maternité, j’ai    participé avec mon bébé aux séances du Conseil. C’est ainsi ! J’ai pris la place d’un sortant et pour moi il était hors de question d’être en marge à un moment crucial de la vie politique.

– Vos défis ?
– J’en ai plusieurs, le premier est d’être légitimée par la population lors des prochaines élections communales. Le titre de vient-ensuite n’est franchement pas très valorisant. Le second est de continuer d’éprouver du plaisir à me lever le matin pour faire face à mes nombreuses occupations.

– Un rythme de vie particulier ?
– Le poste de conseillère communale, s’il m’apporte beaucoup au niveau personnel, m’a amenée à faire certains choix dont celui d’abandonner ma profession d’enseignante. Les contacts avec les élèves me manquent (ndlr : elle le dit avec une pointe de nostalgie). Entre mon métier d’agricultrice, mon rôle de maman et mon engagement politique, je vis dans une gestion du temps permanente avec une organisation bien huilée. Levée à 5 h du matin, j’éprouve du plaisir dans mes journées et j’ai la chance d’être épaulée par mon compagnon qui adhère à mes choix professionnels.

 

Portrait minute de Didier Cuche à Maurice Favre

– De quoi avez-vous peur ?

– J’ai une véritable phobie des crapauds et des… grenouilles.

– Quel objet pour une île déserte ?

– En femme pratique, j’emporterais un briquet pour allumer le feu ; c’est mieux que de gratter des allumettes humides.

– Chantez-vous sous la douche ?

– Je ne chante pas et c’est nettement mieux comme ça (rires) !

– Que détestez-vous des autres ?

– Je hais l’hypocrisie ; je suis franche avec les gens. Pour moi, c’est important.

– Avez-vous des sujets tabous ?

– Non, je suis ouverte à tout.

– Quel est votre plat préféré ?

– Le tartare de bœuf ; du Black Angus de préférence.

– Enfant, vous rêviez de devenir… ?

– J’aurais voulu faire chauffeur poids lourds et je l’ai fait. (réd : Sarah Favre a réussi son permis poids-lourds à 33 ans et conduit des trax depuis ses 18 ans).

– Quelle est pour vous LA personnalité vivante neuchâteloise ?

– Vivante c’est le skieur Didier Cuche qui représente le monde sportif que j’adore. Je le regarde depuis mon enfance et souligne la modestie avec laquelle il a représenté le canton de Neuchâtel dans les plus grandes compétitions même auréolé de son impressionnant palmarès. Si j’avais eu le choix de citer une personnalité disparue, j’aurais dit mon grand-papa, Maurice Favre, l’illustre et progressiste homme politique de La Chaux-de-Fonds.

 

Sarah Favre aujourd’hui dans son habit de présidente. (ap)
Sarah Favre aujourd’hui dans son habit de présidente. (ap)

Portrait minute de Didier Cuche à Maurice Favre

– De quoi avez-vous peur ?

– J’ai une véritable phobie des crapauds et des… grenouilles.

– Quel objet pour une île déserte ?

– En femme pratique, j’emporterais un briquet pour allumer le feu ; c’est mieux que de gratter des allumettes humides.

– Chantez-vous sous la douche ?

– Je ne chante pas et c’est nettement mieux comme ça (rires) !

– Que détestez-vous des autres ?

– Je hais l’hypocrisie ; je suis franche avec les gens. Pour moi, c’est important.

– Avez-vous des sujets tabous ?

– Non, je suis ouverte à tout.

– Quel est votre plat préféré ?

– Le tartare de bœuf ; du Black Angus de préférence.

– Enfant, vous rêviez de devenir… ?

– J’aurais voulu faire chauffeur poids lourds et je l’ai fait. (réd : Sarah Favre a réussi son permis poids-lourds à 33 ans et conduit des trax depuis ses 18 ans).

– Quelle est pour vous LA personnalité vivante neuchâteloise ?

– Vivante c’est le skieur Didier Cuche qui représente le monde sportif que j’adore. Je le regarde depuis mon enfance et souligne la modestie avec laquelle il a représenté le canton de Neuchâtel dans les plus grandes compétitions même auréolé de son impressionnant palmarès. Si j’avais eu le choix de citer une personnalité disparue, j’aurais dit mon grand-papa, Maurice Favre, l’illustre et progressiste homme politique de La Chaux-de-Fonds.

 

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