Après six mois de préparation, le Conseil d’État vient de valider un partenariat entre le public (RHNE / Admed) et les centres de santé privés Volta
Après les fiançailles du 27 juin dernier, les modalités du contrat de mariage étaient attendues avec impatience. Il a fallu patienter, mais le résultat est de taille, avec l’annonce du premier PPP (partenariat public-privé) de la santé en Suisse romande. Mariage de raison, il vise à reconquérir la confiance des patients tout en érigeant un rempart face à la concurrence, notamment celle de Swiss Medical Network et de ses cliniques de Montbrillant et de La Providence.
Cet accord, une première dans l’histoire de la santé neuchâteloise, devrait permettre d’accélérer le processus et faire gagner du temps en termes d’implantation, de couverture territoriale et de proximité avec un solide réseau présent dans toutes les régions du canton.
Surprise de taille, l’arrivée de la Fondation admed aux côtés du RHNe, suppose une prise de contrôle de l’État dans le nouveau groupe santé Volta SA. Si la répartition exacte n’est pas connue, il est facile d’imaginer que le sauvetage de Volta signifie la prise de contrôle des majoritaires sur la gouvernance stratégique et opérationnelle. En clair, après avoir été le grand timonier de Volta, Pascal Locatelli a fait le choix de laisser la barre pour se concentrer sur ses autres activités (Fly Anesthesia, Steriparc SA, etc.)
À l’instar de toute entreprise, le PPP instauré comporte des risques et des opportunités. Parmi les écueils, la boîte de vitesse au point mort entre décisions et exécutions, la dégradation de l’esprit d’entreprise ou le manque de coordination entre centres ambulatoires et hôpitaux. À l’inverse, l’organisation en réseau, la centralisation de services transversaux et la capacité à convaincre le public représentent une plus-value évidente. Pour faire taire ceux qui prétendent que le mariage de deux « pauvres » est voué à l’échec, les acteurs ont prévu de réorganiser l’activité médicale et administrative dans les meilleurs délais.
À bien y regarder, cette union est révolutionnaire dans le paysage de la santé. Elle présente l’opportunité unique de tisser autour des deux hôpitaux de soins aigus voulus par le peuple en 2017, un réseau ambulatoire de qualité avec des sites au Val-de-Travers, dans les Montagnes, sur le littoral et bientôt au Val-de-Ruz. Conclu dans une volonté d’efficience, l’union a aussi pour objectif de redonner confiance à une population qui s’est exilée pour être soignée.
